Très souvent, l'histoire retient, les "vilains". Bob Dénard, surnommé "le dernier des affreux" où "le sultan blanc des Comores", est un personnage très controversé. Il est au centre de la bande dessinée parue le 25 août 2021 aux éditions du Glénat. Le scénario est signé, Olivier Jouvray et les dessins, Lilas Cognet, nous apprend Le Courrier Picard.
De 1970 à 1995, Bob Dénard, de son vrai nom Robert Dénard, est le soldat de la "Françafrique", outil non-officiel de l'Etat français pour intervenir dans la politique africaine. C'est un mercenaire au service de son pays. Comme les corsaires du roi, il n'intervient jamais au hasard. Ses cibles sont les régimes communistes installés sur le continent africain. Combien de crimes, combien de coups bas, d'interventions hasardeuses.
Le scénariste s'est efforcé à ne surtout pas héroïser ce personnage. La une de la BD, illustre parfaitement, cette face cachée du "barbouze". Un pistolet dans la main gauche, il danse avec un squelette.
Des planches stylisées
L'intérêt majeur de cette BD est de ne pas édulcorer les horreurs des mercenaires. Ces hommes armés avaient une mission et tout obstacle était éliminé. Les armes ont souvent été l'unique argument et la balle le seul message.
Dans chacune des planches de Lilas Cognet la mort accompagne Bob Dénard. De la couverture, à la conclusion le barbouze valse avec elle. Le trait se veut naïf, mais il est très précis et aucun détail de cette triste histoire n'échappe au lecteur. Au final, cette biographie est réellement historique. Dénard était un affreux et un criminel.
Sa formation militaire en Indochine et sa participation en 1954, alors qu'il est policier au Maroc, à un complot visant à éliminer Pierre-Mendès France, président du Conseil, le prédisposait à devenir le bras armé de la "Françafrique". (Bob Dénard, le Dernier mercenaire, à lire)