En février 2024, doivent se tenir les élections présidentielles aux Comores. Azali, Assoumani, président de la République de l’archipel, est candidat à sa propre succession. Le président de l’Union Africaine, élu au mois de février 2023, fait figure de favoris.
Depuis 2019, l’ex-colonel est l’unique maître de l’archipel. Les opposants sont généralement disqualifiés avant les scrutins et la contestation, éventuelle, durement réprimée.
Pour bousculer l’ordre établi, Me Maliza Said Soilihi, franco-comorienne âgée de 39 ans, ex-conseillère municipale à Marseille, vient de plaider pour qu’enfin les Comoriens de l’étranger puissent voter lors de ce scrutin, nous apprend Le Parisien.
Un vote classique dans les démocraties
L’avocate a d’ailleurs souligné devant la Cour suprême que cette possibilité était inscrite dans les textes de droit du pays : “Le code électoral promulgué en 2023 précise l’application de la modalité de ce droit fondamental”.
Si cette requête se justifie, elle a peu de chance d’aboutir compte tenu des circonstances et des magistrats chargés de se prononcer sur l’opportunité d’application ce texte.
Dès le début de l’audience, la présidente de la section électorale et constitutionnelle des Comores a laissé entrevoir sa position sur le sujet en s’adressant à Me Maliza Said Soilihi : "Si vous êtes là en tant que citoyenne, enlevez donc votre robe d’avocate", écrit Marine-Océan.
Dans la foulée, le procureur général (dont la nomination dépend du ministre de la Justice) a requis pour que cette demande soit jugée : "Irrecevable".
L’archipel des Comores compte 936 000 habitants. On estime à 350 000 Comoriens la diaspora installée en France, dont plus de la moitié à Marseille.