Continuité territoriale : des changements dès le 1er avril prochain

Une nouvelle version de la continuité territoriale a été adoptée ce vendredi 18 mars. La prise en charge financière est entièrement assumée par l’Etat. Les étudiants réunionnais en métropole bénéficieront aussi d’une mesure de "ressourcement". Ces modifications prendront effet le 1er avril prochain.

Entre la NRL, Air Austral ou encore la continuité territoriale, le menu de l’assemblée plénière du conseil régional était copieux ce vendredi 18 mars 2022. Elle a voté le budget primitif de la collectivité qui s’élève à 865 millions d’euros. 

Le nouveau dispositif de la continuité territoriale était ainsi sur la table de l’assemblée plénière du conseil régional ce vendredi matin. Des rumeurs sur sa disparition avaient circulé à l’arrivée de la nouvelle majorité en 2021. C'est en fait un nouveau dispositif qui est présenté, il évoluera dès le 1er avril prochain.

Un dispositif "plus équitable"

La version précédente de la continuité territoriale coûtait 53 millions d’euros à la Région. La version 2022 de évolue et devient un peu moins généreuse. Désormais, c’est l’Etat qui viendra le financer, par le biais de L’Agence De l’Outre-mer pour la Mobilité, LADOM. C’est d’ailleurs cet organisme qui définira les critères des ressources, le quotient familial, pour bénéficier de l’aide.

On a remis LADOM là où elle devait être. C’est un modèle, qui est désormais plus équitable, plus juste.

estime Patrick Lebreton, premier vice-président du conseil Régional et maire de Saint-Joseph.

Regardez son interview dans le journal de Réunion La 1ère :

Patrick Lebreton : quelles orientations pour la Région ?


Dans cet esprit de justice sociale, le montant de l’aide est abaissé à 200 euros pour les familles ayant des hauts-revenus. Elle ira jusqu’à 460 euros, pour les plus modestes.

La continuité est une affaire de l’Etat. Les réunionnais les plus pauvres bénéficieront de cette aide territoriale, avec l’aide de l’Etat, parce que c’est son devoir de le faire.

Huguette Bello, présidente de la Région Réunion.

En revanche, l’aide sera attribuée une fois, tous les trois ans et non plus tous les ans, comme c’était le cas jusqu’à présent. Les familles avec un revenu annuel supérieur à 65 000 euros, elles, ne pourront plus en bénéficier.

Les bons de continuité territoriale, désormais tous les trois ans, ne plaisent pas à tout le monde. Revoyez le reportage de Réunion La 1ère :

Les bons continuité territoriale tous les 3 ans : vos réactions

Un billet par an pour les étudiants réunionnais en métropole

Autre modification adoptée pour la continuité territoriale, il est prévu une aide spécifique pour les étudiants réunionnais dans l’Hexagone. Elle leur permettra, chaque année, l’obtention d’un billet d’avion, aller-retour vers La Réunion. Une mesure pour répondre à la précarité et l’éloignement familiale de ces étudiants. L’objectif est de les faire "venir se ressourcer tous les ans" explique Patrick Lebreton.

Le CCEE souscrit au budget, mais…

Pour rappel, à chaque assemblée plénière du conseil régional, le Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement, le CCEE, présente ses avis. Il "souscrit fortement à la déclinaison budgétaire des axes stratégiques définis pour cette mandature".

Avis Du CCEE Sur Le Budget Primitif de La Region Reunion Pour Lexercice 2022 by Anne Bonneau on Scribd


Le conseil regrette toutefois, que "le Conseil régional ne présente pas dès cet exercice un « budget vert » destiné à évaluer l’impact carbone de l’ensemble de ses actions."

Une dette revue

La Région Réunion a aussi souhaité agir sur l’endettement de la collectivité. Un déficit qui s’élève à 1,3 milliard d’euros. Elle parvient à réduire son ratio de remboursement de deux années. Une réussite pour la présidente de la Région.

Je suis très heureuse d’avoir voté ce premier budget. Le recours d’endettement était de 11,6 années. Nous le ramenons à 9,3 années. C’est même reconnu par les membres de l’opposition, qui votent notre budget.

Huguette Bello, présidente de la Région Réunion

Le budget primitif de la collectivité s’élève à 865 millions d’euros. Le CCEE précise que pour la première fois depuis 2010, "la collectivité va rembourser plus qu’elle ne va emprunter."