Convention canne : l’intersyndicale des planteurs annonce une "Marche noire" mardi à Saint-Denis

Faute de convention canne, les planteurs se mobilisent (photo d'illustration)
Faute d’avancées dans les discussions avec les usiniers de Tereos sur la prochaine convention canne, les planteurs passent à l’action. Les syndicats agricoles appellent à la mobilisation mardi 14 juin. Une marche noire est prévue à Saint-Denis.

Aucun accord n’a pour le moment été signé entre les différents acteurs de la filière, pourtant la campagne sucrière va bientôt démarrer. Après s’être réunis ce samedi 11 juin au matin encore à Bras-Panon en intersyndicale, les agriculteurs ont décidé de passer à l’action.    

Grand rassemblement intersyndical mardi matin

Les syndicats agricoles donnent rendez-vous aux planteurs mardi 14 juin à 9h30 devant la préfecture de Saint-Denis pour un grand rassemblement intersyndical. Un bus sera mis à disposition dans l’Est et dans le Sud, indique l’UPNA sur les réseaux sociaux.  

Une "marche noire" partira ensuite de la préfecture en direction du CTICS à la Providence, où aura lieu à 14h une " énième " réunion CPCS, annonce les Jeunes Agriculteurs de La Réunion.  

   

Une canne plus chère à produire et moins bien rémunérée

Au cœur des discussions, le prix de la tonne de cannes. L’usinier Tereos ne souhaite pas l’augmenter, et envisage même de le baisser selon les planteurs. Le prix de la bagasse est aussi sur la table, une matière première locale que les agriculteurs veulent voir mieux valorisée, dans une période où les prix de l’énergie augmentent fortement.  

Contrairement à la précédente convention canne 2017-2022, les syndicats veulent que soient négociée avant l’aide apportée à la filière. Des 14 millions d’euros supplémentaires, ils demandent désormais une enveloppe de 20 millions d’euros pour faire face notamment à l’augmentation du prix de l’engrais, la tonne étant déjà passée de 600 euros à 1 500 euros.    

L’incertitude et le découragement des planteurs

La FDSEA alerte sur le découragement des planteurs. Selon le syndicat, près de 35% d’entre eux disent qu’ils ne peuvent plus continuer, faute de moyens financiers.   La convention canne 2022-2027 déterminera l’avenir de la filière, selon Emmanuel Taïlamé, le secrétaire général de la FDSEA. Il estime que lors de la dernière convention de 2017 à 2022, près de 4 000 hectares ont été perdus.  

Il rappelle que la filière canne reste le pivot de l’économie réunionnaise. Si elle venait à disparaitre, 18 000 emplois seraient menacés.