Convention canne : les planteurs ressortent insatisfaits de la préfecture

Convention canne manifestation des planteurs devant la préfecture
Les planteurs s'entretenaient ce jeudi à la préfecture avec les dirigeants d'Albioma et de Tereos au sujet de la future convention canne 2022-2027. Les planteurs sont ressortis bredouilles de ces échanges ce jeudi soir. L'usinier campe sur ses positions.

Ils ne pourront pas prendre en main leurs serpettes ou enfourcher leurs machines aujourd'hui. Les planteurs de La Réunion expriment leur colère depuis plusieurs semaines. Ils ont multiplié les réunions avec le préfet, les dirigeants d'Albioma et de Téreos.

Ils avaient obtenu hier, mercredi 6 juillet 2022, de minces avancées. Ce jeudi, une nouvelle réunion se tenait à la préfecture. L'usinier Tereos avait demandé la suspension des discussions après quelques heures d'échanges. Elles ont repris ce soir, sans qu'elles n'aient abouti à une signature.

Teréos bloque la signature

Vers 21h ce jeudi soir, certains esprits commençaient à chauffer par les concerts de klaxons des tracteurs. Pendant quelques minutes, certains planteurs avaient aussi bloqué la route devant la préfecture.

Quelques planteurs ont bloqué la circulation un court moment devant la préfecture


A la fin de la réunion, vers 21h40 ce jeudi soir, la déception était bien visible sur le visage de Pierre-Emmanuel Thonon, le vice-président du CPCS, Comité Paritaire Interprofessionnel de la Canne à Sucre et des autres syndicalistes qui l'accompagnaient. Les planteurs sont ressortis bredouilles des deux heures de négociations.

L'industriel Tereos refuse toujours les conditions proposées par les planteurs et par l'Etat. Selon Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, le gouvernement rejette la demande d'un "filet de sécurité" de Tereos. L'usinier quant à lui, n'accepte pas la clause de revoyure de l'État.

Tereos ne veut toujours rien entendre et campe sur ses positions. Est-ce que qu'ils veulent la mort de la filière canne ? On se pose la question. 90% des acteurs de la filière font des efforts, eux, refusent de mettre un seul euro sur la table.

Pierre-Emmanuel Thonon, vice-président du CPCS

Une visite ministérielle cruciale ?

Pour les planteurs, il est peu probable qu'une convention soit signée demain, vendredi 8 juillet, comme ils l'avaient espéré. Comme le préfet, ils souhaitaient trouver un accord avant la visite du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et de son ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco.

Les deux ministres échangeront avec les acteurs de la filière canne à la préfecture. "On espère que les ministres pourront faire entendre raison à Tereos" a aussi indiqué Pierre Emmanuel Thonon après la réunion infructueuse.

Fatigués, les planteurs poursuivent tout de même leur mobilisation devant la préfecture. Pour l'heure, d'autres actions ne sont pas envisagées, hormis l'occupation du square Labourdonnais.

Une réunion avortée ce matin

La question de la juste répartition des richesses tirées de la canne à sucre reste au cœur des débats. Le sucrier Tereos reste silencieux et ne leur a toujours pas proposé de revalorisation du prix de la tonne de canne, comme le réclament les planteurs. Autre point de désaccord : la coupe longue machine. Une méthode de coupe mécanique qui affecte la teneur en sucre des cannes.

Les précisions de Réunion La 1ère :
Ce jeudi 7 juillet, alors que les discussions se poursuivaient pour la signature de la convention canne, l'industriel Tereos a demandé l'arrêt momentané des négociations. Elles ont repris ce jeudi soir, aux alentours 18h.

L'usinier Teréos avait demandé la suspension des échanges ce matin. Les négociations reprennent ce soir.

De minces avancées hier

Après plusieurs heures de négociations, les discussions s'étaient achevées en début d'après-midi, hier. Planteurs, usiniers, rhumiers, collectivités et le préfet débattaient au sujet de la signature de la convention canne. Les planteurs se disaient satisfaits de quelques avancées.

Sur la prime de la bagasse, ils avaient obtenu une enveloppe de 700 000 euros du producteur d'énergies Albioma. Le Département avait aussi annoncé le déblocage de 5 millions d'euros.

"Il n'y aucune proposition de Tereos pour les planteurs aujourd'hui" regrettait hier Jean-Michel Moutama, président de la CGPER et membre de l'intersyndicale agricole de La Réunion.

Le reportage de Réunion La 1ère :

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Pour rappel, la campagne sucrière devait débuter la semaine prochaine, après les essais des machines de prélèvement en usine.