En 1825, le Français Louis Braille créait un système d'écriture tactile en relief à destination des aveugles et malvoyants, qui porte toujours son nom.
Et alors qu'on fête cette année le bicentenaire de cette invention majeure, la communauté des malvoyants de La Réunion s'est réunie samedi 4 janvier au Tampon pour célébrer le braille, un outil essentiel d'autonomie et d'émancipation pour les non-voyants.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
En perpétuelle évolution
Un système d'écriture qui n'a pas cessé d'évoluer, bénéficiant au passage de l'apport des nouvelles technologies. Ainsi, Youssef, collégien, peut suivre sa scolarité dans une classe ordinaire grâce à une "plage braille" une sorte de clavier relié à un ordinateur.
"Je branche l'ordi, je suis le cours et si le prof lit je dois écrire en même temps. Au début c'est compliqué, mais avec l'habitude, c'est plus facile", décrit l'adolescent.
Soline Morel, elle, ne se sépare plus de son smartphone adapté au braille. Avec ses six touches, elle peut commander à son téléphone, envoyer des messages, mais pas seulement.
"Le numérique m'a permis de lire beaucoup plus de choses, d'avoir plus de lectures. On peut aussi avoir des descriptions des photos, des boîtes de conserve, des emballages, savoir s'il y a une porte ou un escalier devant soi", énonce-t-elle.
"Plus d'autonomie" grâce aux nouvelles technologies
"On a plus d'avancées, plus d'autonomie, que ce soit pour les déplacements ou pour ranger les courses. Et ça va évoluer encore avec l'intelligence artificielle", prévoit cette jeune femme.
D'autres, comme son frère Thierry, préfèrent la machine Perkins "à l'ancienne", une machine à écrire le braille. "Les gens préfèrent l'ordi mais je préfère ça, ou les tablettes poinçonnées, ça tombe moins en panne !" sourit-il.
"Je me sens libre"
"Avec, la machine je peux taper du courrier, des textes, tout ce que je veux. Des lettres d'amour à mon amie par exemple", poursuit Thierry, qui salue l'invention de Louis Braille, devenu aveugle à l'âge de trois ans à la suite d'un accident.
"Sans le braille, je n'aurais pas su lire ou écrire, j'aurais pu rien faire. Je me sens libre, et c'est la connaissance", apprécie-t-il.
Déclinée en plusieurs langues, mais aussi pour les mathématiques ou la musique, enrichie des caractères utilisés en informatique comme l'arobase ou le slash, l'écriture braille reste pour les aveugles une porte immense ouverte sur le monde. Ce qui a valu à cette invention d'être classée en 2023 à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France.