Les négociations sur la convention canne n'avancent toujours pas entre les planteurs et les industriels. C'est le statu-quo. Après plus de deux heures de discussion cet après-midi, au CTICS (Comité paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre) les planteurs ont quitté la réunion déçus et en colère. Ils n'ont obtenu aucune avancée.
" Il fo né na un moun i paye les planteurs, nou peu pa reste kom sa encore lontan " s'exclame Pierre-Emmanuel Thonon, à la sortie de la réunion. Le ton est donné par le représentant des agriculteurs au CPCS.
Pas d'avancée sans garantie de l'Etat
Les planteurs espéraient récupérés une part des trois millions et demi d'euros de taxes sur le rhum versée aux collectivités. Mais du côté de l'industriel, Tereos, il ne s'agissait pas de négociations aujourd'hui mais d'une rencontre avec la Région et le Département.
L'industriel confirme sa demande d'une garantie de l'Etat pour faire évoluer le prix de la tonne de cannes.
Si les conditions de marché sont très favorables le prix peut augmenter. Par contre, si les conditions se dégradent dans ce cas là, l'industriel sera obligé d'avoir un filet de sécurité pour dire qu'il s'engagera jusqu'en 2027 à acheter toutes les cannes
Florent Thibault - directeur agricole de Tereos
Le reportage de Réunion La 1ère :
Une rencontre décisive avec le préfet
Un prix de la canne qui n'a pas évolué depuis 40 ans précise les planteurs. Des planteurs qui se disent prêts à prendre leur avenir en main. " Si Tereos ne peut plus continuer à faire de la canne à La Réunion qu'ils nous donnent les clés. L'Etat injecte près de 140 millions d'euros tous les ans dans cette filière. Avec l'appui des collectivités, on créera notre coopérative " propose Jean-Michel Moutama, président de la CGPER.
Après le blocage du boulevard la Providence cet après-midi, les planteurs ont ensuite positionné les tracteurs près de la direction de l'agriculture et du CTICS, à Saint-Denis.
Ils sont prêts à y passer la nuit, en attendant une rencontre entre les syndicats et le préfet demain matin, à 10h30. Un échange décisif qui permettra à l'intersyndicale de décider des suites à donner au mouvement.