Coronavirus : une crise impossible à gérer à Madagascar

Non-respect des placements en quarantaine, fausses autorisations de circulation, tenues de marchés dans les quartiers les plus populaires. Les autorités malgaches rappellent sans cesse les règles sanitaires, le pays est immense, la pauvreté règne partout et la corruption un moyen pour survivre.
Avec 20 millions d'habitants, répartis sur un territoire grand comme la France et la Belgique réunies, des routes plus où moins praticables en fonction du temps, comme les ponts et les chemins, Madagascar a le droit d'être très inquiet si l'épidémie de coronavirus se disperse dans la population. 

Les autorités tentent, tant bien que mal, de mettre en place des mesures barrières. Un pari bien compliqué à relever dans un des pays, parmi les plus pauvres de la planète. Depuis ce week-end, officiellement, l'Institut Pasteur de Madagascar a recensé 43 cas confirmés de coronavirus. Un résultat encourageant, si l'on oublie ce touriste positif qui a quitté le lieu où il avait été placé en quarantaine à Tananarive pour partir en balade. 
 

Un touriste porteur du Covid-19 quitte la quarantaine


L'homme porteur du Covid-19 a contaminé son guide et combien d'autres personnes ? 
Il s'est rendu à Andasibe en passant Moramanga, a visité une école à Ambatomanga, sans oublier son retour au centreville de Tananarive, avant de prendre l'avion le 19 mars 2020, direction Morondava. 

Ce parcours inquiétant a été révélé, ce samedi soir à la télévision, par Andry Rajoelina, président de la République. Le chef de l'Etat a répété sans cesse que le seul moyen de se protéger contre cette épidémie mortelle était de rester confiné rappelle Madagascar-Tribune. Mais comment faire passer ce message, alors que les personnes porteuses du virus sont dans la nature. 
 

Rattrapé à Morondava et confiné à l'hôpital


Finalement, en fin de semaine dernière, il a été interpellé et placé en quarantaine à l'hôpital de Morondava. Les nouveaux tests effectués ont confirmé que le touriste asymptomatique est porteur du coronavirus. Il est, depuis, en observation avec les 17 autres personnes gardées au sein de la structure hospitalière située sur la côte Ouest-Sud-Ouest de la Grande île. 

Cet incident, très grave, n'est pas le premier. Que dire des marchés sauvages qui ont lieu tous les jours dans les quartiers populaires des grandes-villes et des fausses autorisations de circuler qui s'échangent sous le manteau dans tous les pays ? "Cette situation rend encore plus difficile la tâche des forces de l’ordre qui assurent les contrôles routiers. Désormais, en plus, elles doivent vérifier l’authenticité des documents", écrit Midi-Madagascar après avoir contacté le quartier général de la gendarmerie.