Coronavirus : le crowdfunding au secours des petits patrons réunionnais

De nombreuses petites entreprises se retrouvent en grande difficulté durant cette crise sanitaire. Des aides ont bien été mises en place, mais elles ne suffisent pas toujours. Alors pour sauver leur entreprise, certains patrons lancent des cagnottes en ligne.
 
La Réunion compte 34 000 entreprises, un tiers d’entre elles sont de petites entreprises, de quelques salariés à peine ou parfois sans. Artisans, commerçants ou encore auto-entrepreneurs ont dû, pour certains, stopper leur activité au moment du confinement.

Après 40 jours sans revenus, beaucoup se retrouvent en difficulté. Ces petites entreprises ne possèdent généralement pas une trésorerie. Certes des mesures exceptionnelles ont été mises en place comme le report des charges sociales et fiscales, mais d’autres frais restent à payer, comme les loyers ou l’électricité.

Pour survivre à la crise et ne pas déposer le bilan, le crowdfunding est pour certains un soutien précieux. Les cagnottes en ligne se multiplient.

 

Une cagnotte pour sauver son entreprise


Les initiatives sont variées et peuvent aussi bien être en faveur des soignants, de professionnels, des commerçants et artisans privés d’activité durant le confinement, de salariés, comme cette cagnotte pour les ouvriers du BTP, ou encore d’associations, comme pour la SPA de La Réunion.

Dans l’impossibilité d’exercer durant le confinement, un coiffeur dionysien s’est lancé dans cette démarche, pas toujours évidente.
 

" Nous osons faire cette démarche aujourd'hui car nous n'avons pas le choix et souhaitons plus que tout garder la tête hors de l'eau », écrit Damien Lehmann. 


Les emplois de ses trois salariés et l’avenir de son entreprise sont en jeu. Sans ce coup de pouce, il n’est pas sûr de pouvoir reprendre une fois le confinement levé. Ce chef d’entreprise a été touché par la solidarité que ses clients lui ont manifestée.
 
 

Quand la chaîne de solidarité s’inverse


Pour Stéphanie, gérante d’une restaurant, la démarche n’a pas été évidente non plus. D’ordinaire, c’est elle qui vient en aide à ceux qui sont dans le besoin, comme avec les t solidaires qu’elle met à disposition des sans-abris.
 
Stéphanie n’imaginait alors pas faire jouer la solidarité en sens inverse. Après avoir beaucoup hésité, elle s’est finalement lancée et a créé sa cagnotte. Sauver son activité, mis surtout préserver les emplois de ses salariés l’ont finalement décidé.

Laura Striano l’a rencontrée.
©Réunion la 1ère

 

Les associations ne sont pas épargnées par la crise


Parfois, l’initiative vient des clients eux-mêmes, ou des adhérents, dans le cas de cette association. Structure associative dans le milieu culturel, Studiotic a aussi été contrainte de stopper son activité. D’ordinaire, elle accueille des musiciens dans ses studios de répétition, organise des concerts ou contribue à des évènements, comme la fête de la musique.
 
Avec la crise sanitaire, tout cela n’est plus possible. Aucune rentrée d’argent donc dans ces conditions, et la trésorerie est désormais à zéro. L’association emploie un salarié et doit faire face aux charges malgré tout.
 
Les associations peuvent prétendre à certaines des mesures économiques exceptionnelles mises en place par l’Etat et la Région, mais là aussi ça ne suffit. C’est donc pour assurer l’avenir de cet acteur de la culture réunionnaise que ses adhérents se sont mobilisés en créant une cagnotte en ligne.