Avec un taux d’incidence élevé dans la tranche des 15-24 ans (150/100 000 habitants), les autorités insistent en particulier sur le respect des gestes barrières chez les jeunes, vecteurs "invisibles" du coronavirus.
Lors de la conférence du mardi 23 février sur la situation sanitaire dans l’île, Martine Ladoucette, la directrice de l’Agence régionale de santé, a fait état d’un taux d’incidence dépassant le seuil des 100 cas pour 100 000 habitants dans le département, un taux élevé et particulièrement dans la tranche d’âge des 15-24 ans.
La patronne de l’ARS a ainsi lancé un appel lancé aux jeunes s’agissant du respect des gestes barrières. Nous avons voulu voir ce qu’il en était dans les établissements scolaires de l’île, et en particulier dans les lycées. A Bellepierre, dans le chef-lieu, la consigne est ainsi respectée dans l’établissement, comme le confirme le proviseur Didier Le Guillouzer.
"Au lycée Bellepierre, comme dans tous les établissements de l’île, on applique le protocole national et sa déclinaison académique. Donc on est astreint à faire en sorte que les élèves respectent les règles. Le port du masque est obligatoire pour tous les personnels et les élèves dans l’enceinte de l’établissement", souligne le chef d’établissement.
Un certain relâchement aux abords des établissements
A l’extérieur, par contre, une minorité a tendance à baisser un peu trop facilement le masque. Certains le portent mal, sous le nez, voire pas du tout. "Nous n’avons pas de pouvoir de police sur la voie publique, donc on ne peut intervenir qu’aux abords immédiats de l’établissement. On rappelle les règles, l’essentiel c’est d’être pédagogique", réagit Didier Le Guillouzer.
Les principaux concernés sont bien conscients de l’importance du respect des gestes barrières, mais "pêchent" pour différentes raisons. "Il fait un peu chaud", lâche l’un d’eux qui confirme que "quand on n’a pas notre masque au lycée, on se prend des sanctions. On peut même se prendre des heures de colle pour ça".
Alexandre, 15 ans, est circonspect : "C’est vrai que ça évite la propagation du virus mais je pense aussi en classe que les élèves sont trop regroupés. Il y a trop de personnes en classe. Le virus se propage quand même, même s’il y a les gestes barrières".
Se protéger pour protéger les plus vulnérables
"On porte le masque toute la journée en cours et quand on sort on a envie de respirer en fait", justifie un autre camarade qui confie aussi avoir déjà contracté le Covid-19. "Je l’ai déjà eu et ça m’a presque rien fait et du coup maintenant je n’ai plus du tout peur".
Mais le docteur Bernard Alex Gaüzere est là pour le rappeler. La tranche des 15-24 ans est celle qui à La Réunion comme en métropole porte le plus le virus, souligne l’ancien chef de service de réanimation du CHU Nord.
"Le danger c’est qu’ils peuvent transmettre le virus -surtout s’ils n’ont pas de signe et qu’ils ne sentent pas malades- à leurs grands-parents ! Et l’on retrouve donc une autre tranche d’âge très touchée ici et en métropole : ce sont les plus de 65 ans et les personnes vulnérables du foyer. D’où l’intérêt de les protéger en portant le masque et même chez les jeunes".
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :