Covid-19 : le CHU de La Réunion sous tension extrême, les transferts de patients envisagés vers la métropole ou Mayotte

Le CHU de Bellepierre à Saint-Denis.
Dans un communiqué publié, lundi 26 juillet, le CHU de La Réunion tire la sonnette d’alarme face à la dégradation de la situation sanitaire. Ces dernières semaines, les taux d’occupation en réanimation ont souvent dépassé 95%. Les transferts de patients sont envisagés vers la métropole ou Mayotte.

Alors que la situation sanitaire n’a jamais été aussi mauvaise à La Réunion, le CHU tire la sonnette d’alarme dans un communiqué publié ce lundi 26 juillet.

Les services de réanimation saturés, les transferts envisagés

La quasi-totalité des lits de réanimation sont occupés, et "la question d’un transfert de patients vers la Métropole ou Mayotte est désormais une option qui ne peut être éludée", écrit le Centre Hospitalier Universitaire de La Réunion.

Selon la direction du centre hospitalier, "l’évolution très préoccupante de la courbe de contaminations par le COVID ces derniers jours créée une vive inquiétude (…) laissant craindre que le CHU ne soit débordé au niveau de ses capacités de médecine et de réanimation, et ce au détriment de patients porteurs d’autres pathologies".

Le dilemme de prendre en charge une catégorie de patients plutôt qu’une autre pourrait désormais se poser de manière dramatique pour nos équipes.

La direction du CHU

 

Le CHU de La Réunion présente un déficit de 50 millions d'euros et 37 millions d'euros de charges impayées.

 

Le maximum de 103 lits de réanimation est atteint

Avec la dégradation de la situation sanitaire ces dernières semaines, la tension sur les services hospitaliers de l’île est extrême. "L’explosion du taux d’incidence (avec environ 500 contaminations par jour), l’émergence du variant Delta, le relâchement des gestes barrières pendant les vacances scolaires et un taux de vaccination de la population qui reste très insuffisant sont des éléments de contexte alarmants", écrit le CHU.

Le Centre Hospitalier Universitaire a armé 60 lits de médecine COVID et a atteint le 23 juillet son nombre maximal de 103 lits de réanimation. Mais ces dernières semaines, les taux d’occupation en réanimation ont souvent dépassé 95% (sur 98 lits ouverts). "Cela a pu signifier certains jours un à deux lits disponibles pour gérer l’ensemble des urgences vitales COVID et non COVID du territoire", explique le CHU qui rappelle que ce "seuil de saturation intervient après 18 mois d’une gestion de l’épidémie au cours de laquelle le CHU a été en première ligne".

D'autres pathologies ne pourront être prises en charge

La tension hospitalière se fait aussi sentir dans l’île dans les autres établissements de santé telles que les cliniques privées.

Elle fait craindre une dégradation dans les prochains jours de la capacité de réponse du CHU à la fois à l’épidémie de COVID, mais aussi de l’accès aux soins pour les autres pathologies, car la gestion de l’épidémie de COVID nécessite certaines déprogrammations de soins médicaux et chirurgicaux.

La direction du CHU

 

S’il fonctionne habituellement avec 26 salles de blocs, il ne tourne désormais qu’au deux tiers de son potentiel d’activité chirurgicale pour mettre à disposition des réanimations des personnels formés. Deux salles de blocs supplémentaires ont été fermées le 23 juillet pour passer de 98 à 103 lits de réanimation. "Ce constat est très péjoratif pour le suivi des patients ayant des maladies aigues et chroniques car beaucoup de patients ont déjà fait l’objet de reports d’interventions chirurgicales, même si les urgences et la cancérologie sont garanties", explique la direction du CHU.

De plus en plus de jeunes en réanimation

Elle appelle les Réunionnais à "réaliser que de plus en plus de patients jeunes sont hospitalisés en réanimation, avec ou sans comorbidités, et que les patients en réanimation ne sont pas vaccinés" ; "à accorder sa confiance au bénéfice de la vaccination pour acquérir rapidement une immunité collective indispensable, en particulier, pour les personnes vulnérables et ne pas prendre le risque de mettre en danger celles et ceux de nos concitoyens qui ont besoin de soins à l’hôpital", et "à éviter les conduites à risques comme les grands rassemblements familiaux ou professionnels".