Entretien avec Emmanuel Macron sur la situation sanitaire : les attentes des élus réunionnais

Emmanuel Macron durant le Grand débat national avec les maires d’Outre-mer à l'Elysée, le 1er février 2019
Ce jeudi 27 janvier, Emmanuel Macron s’exprime en visioconférence face aux élus de La Réunion et à leurs homologues ultramarins au sujet de la situation sanitaire. Le président de la République va-t-il annoncer des moyens supplémentaires ou de nouvelles mesures ? Les élus sont dans l’expectative.

Ce jeudi soir, à la préfecture, parmi les élus réunionnais qui participent à la visio-conférence avec le président de la République Emmanuel Macron, figurent notamment la présidente de Région Huguette Bello, la président du Conseil département Cyrille Melchior ou encore Serge Hoareau, le maire de Petite-Île et président de l’Association des maires de La Réunion (AMDR).

Pour rappel, cette réunion à laquelle participent également les élus des autres régions d’Outre-mer doit traiter de la situation sanitaire préoccupante sur nos territoires ultramarins. Et particulièrement à La Réunion qui est devenu le département le plus touché par la flambée épidémique avec le taux d’incidence le plus élevé de France à l’heure actuelle (5 480 cas pour 100 000 habitants).

Les parlementaires et la directrice de l’Ars sont prêts pour la visioconférence

Jean-Luc Poudroux absent

Le député Jean-Luc Poudroux a pour sa part fait savoir ce jeudi après-midi qu’il ne répondra pas à cette "convocation". Le parlementaire parle encore d’une "séance de rattrapage". L’élu réunionnais estime que le président de la République, dont il rappelle les propos polémiques sur les non-vaccinés, "ne s’est pas du tout interressé aux Outre-mer pendant cinq ans".

Le député Jean-Hugues Ratenon qui avait maintenu le suspense sur sa participation est bien présent. "Nous sommes à un niveau de crise extrêmement élevé. La situation ici est beaucoup plus grave qu’ailleurs et nous  avons le sentiment que La Réunion est totalement abandonnée !", a-t-il réagi par téléphone deux heures avant cette réunion.

Parlementaires, directrice de l’Ars sont prêts pour la visioconférence

Renforcer les moyens hospitaliers

La seule solution, martèle M. Ratenon, c’est de donner davantage de moyens aux hôpitaux. "Il n’y a plus d’autres solutions à l’heure actuelle ! Le virus est parti à une telle vitesse qu’il n’y a plus rien d’autres à faire !"

Le député sudiste David Lorion propose de son côté trois nouvelles mesures à mettre en place en urgence : tout d’abord, des aides d'urgence supplémentaires pour l’hôpital public en moyens humains et matériels et l’augmentation immédiate de la réserve sanitaire. Ensuite, la relance de la campagne de vaccination et enfin la mise en place de nouvelles mesures de freinage plus fortes et adaptées.

Les parlementaires et la directrice de l’Ars sont prêts pour la visioconférence

David Lorion pour un élargissement horaire du couvre-feu

David Lorion défend notamment un élargissement horaire du couvre-feu, qui est actuellement fixé à 21h.  Il demande également à ce que "les tests antigéniques ou salivaires soient réalisés dans les établissements ou à proximité avec du personnel agréé et que les décisions de mise à l’isolement soient du ressort des établissements ou des professionnels de santé".

"Il faut envisager un protocole de niveau 4 pour nos écoles, avec des dotations en personnel renforcées par une aide exceptionnelle aux communes pour qu'elle assure l'accompagnement du fonctionnement des établissements du premier degré", conclut le député.

Visioconférence à la Préfecture de La Réunion

Plus de moyens pour les communes

Serge Hoareau est lui aussi dans l’expectative. "Je ne connais pas les intentions du président mais j’imagine que s’il souhaite s’entretenir avec nous, c’est pour nous rassurer et peut-être faire des propositions", suppose le président de l’AMDR, également contacté par téléphone.

L’élu espère en tout cas une réponse financière de l’Etat. "Au niveau des communes, nous avons souvent suppléé aux manquements des services de l’Etat dans la gestion de la crise sanitaire", défend M. Hoareau qui donne notamment l’exemple de l’ouverture des centres de vaccination.

Préfecture de La Réunion

Pour un remboursement "au centime près"

"Quand on ouvre un centre de vaccination, la commune met un espace à disposition, mais aussi son personnel et des équipements. Et tout cela a un coût !" Serge Hoareau souhaite ainsi que le président de la République prenne un engagement sur le remboursement de tous les investissements réalisés par les collectivités "au centime près".

Serge Hoareau donne l’exemple des fameux capteurs de CO2 permettant de vérifier la qualité de l’air dans les établissements scolaires. "On nous a promis une aide financière pour nous équiper mais elle n’est pas arrivée".

Les élus réunionnais, comme leurs homologues ultramarins, seront bientôt fixés.