Depuis ce lundi 24 mars, des experts du monde entiers sont réunis à La Réunion pour un symposium sur le risque requin. Venus d’Afrique-du-Sud, d’Australie ou encore des Etats-Unis, une vingtaine de spécialistes échangent sur des procédés de lutte contre le risque d’attaques de requin.
Regarder le reportage de Réunion la 1ère :
Tour d’horizon des dispositifs déployés à travers le monde
Le congrès a commencé par une présentation des dispositifs déployés dans plusieurs pays. A chacun sa méthode pour faire face aux risques d’attaques de requins.
En Australie, le gouvernement de Nouvelle-Galles-du-Sud utilise massivement les drones pour sécuriser les zones de surf. Un scientifique américain, expert des attaques recensées à travers le monde, affirme le lien évident entre le développement des activités humaines et le risque.
La Réunion a une importante population, plus de 800 000 habitants, et beaucoup d’entre eux aiment aller à l’eau et faire des sports nautiques, comme les Australiens. Et quand il y a beaucoup de gens dans l’eau c’est assez naturel que cela s’entrechoque et que parfois les requins mordent les gens.
Gavin Naylor, professeur à l’Université de Floride
Un symposium pour trouver des solutions
A La Réunion, les activités nautiques ont été strictement limitée depuis 2013. L’objectif des organisateurs du symposium, est de trouver des solutions pour rendre la mer aux Réunionnais.
L’objectif pour nous c’est d’aller chercher toutes les ressources, tous les outils. On le fait déjà, mais c’est de permettre de rassurer pour qu’on revienne à une situation normale d’avant 2013.
Willy Cail, du Centre Sécurité Requin de La Réunion
Maintenir la " lutte contre le risque requin " reste la solution privilégiée.
Activités nautiques et requins ne font pas bon ménage
Depuis 1994, il y a eu en moyenne une trentaine de morsures de requins dans le monde, dont 6 mortelles. Des attaques dues essentiellement à l’augmentation des activités nautiques. Le constat est clair : plus les activités nautiques augmentent, plus le risque croît.
Le risque, c’est l’interaction entre un requin et un plaisancier.
Emmanuel Couture, chargé de développement durable de la province Sud en Nouvelle-Calédonie
Sur 500 espèces de requins dans le monde, trois sont potentiellement très dangereuses. Le nombre d’usagers dans l’eau et de requins potentiellement dangereux constituent le risque. L’attention se porte donc sur les lieux de présence des requins blancs, bouledogues et tigres.
Faire évoluer l’arrêté préfectoral de 2013
Depuis 2013, les activités nautiques sont limitées par un arrêté préfectoral. L’Etat souhaite faire évoluer cet arrêté.
Ce qui est certain, c’est que c’est un milieu sauvage, avec des espèces sauvages, qui circulent librement, il n’y aura jamais de zéro risque. La question c’est le risque acceptable. C’est vers ça que l’on doit aller.
Philippe Malinzard, sous-préfet de Saint-Paul
L’Etat veut minimiser le risque, tout en préservant les espèces animales. Les échanges entre les experts au cours de la semaine à venir doivent permettre de trouver des solutions pour rendre la mer aux Réunionnais. Reste à savoir quelles seront les solutions privilégiées, et les moyens dédiés.