Crise sociale à La Réunion : la mobilisation se durcit avant l’arrivée de la ministre des Outre-mer [SYNTHESE]

Les Gilets Jaunes avaient promis un lundi noir sur les routes. Au 10e jour de mobilisation, le mouvement se durcit. Une quarantaine de barrages sont installés. Les écoles n’ont pas ouvert et les bus s'arrêtent alors que la ministre des Outre-mer fait des annonces avant son arrivée.
Les Gilets Jaunes durcissent leur mouvement. Ils avaient annoncé un lundi noir sur les routes, ils ont tenu promesse. Près de 36 barrages sont en place sur les routes nationales et départementales de l’île. Certains, comme celui de la Cocoteraie a Saint-André, a été installé dès 4 heures du matin.
Le barrage de la Cocoteraie à Saint-André a été mis en place à 4h15 ce matin.
 

Durcir le mouvement

Dimanche, le mouvement s’est structuré en collectif intitulé "Tous unis pour La Réunion coordination des Gilets Jaunes". Si la journée d’hier a été plutôt calme, les gilets jaunes en ont profité pour se structurer. Ils ont durci leur action dès ce matin avec pour objectifs de bloquer la réouverture des établissements scolaires, des sites universitaires mais aussi les grandes surfaces, du Port et de l’aéroport. Conséquence : la reprise progressive des cours espérée et annoncée par la préfecture de La Réunion est fortement compromise.

Cette nouvelle stratégie avait été avalisée par les référents réunis dimanche, à Sainte-Marie. 38 représentants des 44 barrages actifs dans le département étaient présents.  
  

Retransmission en direct des discussions

Les Gilets Jaunes espèrent ainsi maintenir la pression sur le gouvernement avant l’arrivée de la ministre des Outre-mer. Annick Girardin doit atterrir mercredi à La Réunion, mais les Gilets jaunes ont déjà posé leurs conditions. "Nous ne rencontrerons la ministre des Outre-Mer qu'à condition de la retransmission en direct des discussions", disent-ils, estimant que le préfet n’était plus un interlocuteur pour eux.
 

Déclaration de la ministre

De son côté, la ministre des Outre-mer a accordé hier soir une interview exclusive à Réunion La1ère. Elle aussi, espérait un retour à la vie normale. Elle déclarait hier soir "l’école reprendra mardi à  La Réunion. Il faut que La Réunion retrouve un rythme normal. Il est important que l'économie du territoire puisse reprendre, de même que les services publics".
 
Annick Girardin affirme qu'elle fera plusieurs annonces dans le domaine de l'emploi et sur le coût de la vie, lors de son déplacement. Elle annonce d'ores et déjà avoir demandé au préfet de La Réunion que soit revu dés à présent à la baisse le prix du carburant. "On nous annonce un prix du baril moins cher, je souhaite que le plus vite possible soit annoncée aux Réunionnais une baisse du prix du carburant puisque c'est le préfet qui fixe le prix maximal".

Le prix maximal des carburants est en effet fixé chaque mois par le préfet. Il s'agit donc d'une anticipation de quelques jours puisque ce prix devait de toute façon "évoluer" au 1er décembre.