Ce vendredi 26 janvier, le préfet de La Réunion Filippini a décidé la levée de la phase de sauvegarde cyclonique, onze jours après le passage du cyclone Belal sur La Réunion, du 14 au 16 janvier dernier, et après le passage, à près de 230 kilomètres au plus près, de la tempête tropicale Candice.
Celui-ci rappelle que cette phase activée après l’alerte rouge est une phase transitoire au cours de laquelle la menace cyclonique s’éloigne mais où les dangers demeurent (réseau routier impraticable, arbres arrachés, fils électriques à terre, radiers submergés, éboulements, etc.).
Vers un retour à la normale
C'est pourquoi elle a été maintenue cette semaine en raison de la tempête tropicale Candice. Mais le préfet indique que la levée de la phase de sauvegarde ne signifie pas pour autant que tout est revenu à la normale.
Même si cela représente une minorité de la population réunionnaise, plusieurs milliers de personnes restent ce soir coupées d’eau ou privées d’électricité. Les conséquences de moyen et long terme du cyclone sont nombreuses (dégâts agricoles notamment).
Les autorités restent mobilisées
Le préfet indique qu'il veille à ce que les travaux qui restent à mener se poursuivent dans les meilleures conditions. Les services de l’État, les collectivités et les opérateurs restent ainsi mobilisés pour le rétablissement des réseaux
Une grande majorité des réseaux a été rétablie :
- Moins de 1 % de la population est encore coupée d’eau ou d’électricité ce soir.
- Moins de 2 % de la population connaît encore des coupures internet ou de téléphone mobile.
Les équipes des différents opérateurs restent pleinement mobilisées pour poursuivre le rétablissement total des réseaux.
Sur les routes, des éboulements et glissements de terrains impactent encore certains accès, mais les gestionnaires de voiries ont assuré un rétablissement rapide des 650 km de route nationale et des 720 km de route départementale, sans oublier l’ensemble des voies communales.
Fin de mission pour les renforts de sécurité civile
Les travaux post-cyclone, pour dégager les routes, sécuriser les écoles, répondre aux problématiques d’accès à l’eau, ont pu être accélérés grâce à la mobilisation de l’État qui a mobilisé des renforts nationaux dès le mardi 16 janvier.
Ce sont 25 militaires des formations militaires de la sécurité civile (ForMiSC) et 10 sapeurs-pompiers en provenance de Mayotte et 60 ForMiSC, 41 pompiers et 10 gendarmes en provenance de l’Hexagone qui ont œuvré jusqu’à aujourd’hui pour résorber les dégâts :
- 135 reconnaissances réalisées
- 102 déblaiements de voiries obstruées
- 17 remplissages de cuves d'eau sanitaire
- 10 mises en protection de bâtiments par bâchage
Ces renforts finissent leur mission à La Réunion ce vendredi.
Fermeture de la cellule d’information du public
Dès l’alerte rouge cyclonique, le préfet de La Réunion a activé la cellule d’information du public. Via un numéro d’appel national, des agents dédiés ont répondu à 788 appels pour informer la population et répondre à leurs interrogations.
Avec la levée de la phase de sauvegarde, ce dispositif est désactivé et la population peut, si besoin, user des moyens de contacts habituels : https://www.reunion.gouv.fr/Nous-contacter ou le standard de la préfecture au 0262 40 77 77.
Plus de 5 000 bouteilles d'eau distribuées
Des distributions gratuites d’eau en bouteilles ont été réalisées par l’État toute cette semaine, en lien avec les collectivités, les associations et les établissements de santé. Cette opération de distribution vise en particulier à pallier les coupures d’eau persistantes dans certains secteurs et la problématique de non potabilité de l’eau qui perdure dans certains quartiers.
Environ 130 conteneurs de 5 544 bouteilles chacun, soit 1,1 million de litres d’eau en bouteille, sont en cours de distribution. 410 000 bouteilles (soit 74 conteneurs) ont d’ores-et-déjà été distribuées. La distribution se poursuivra demain et la semaine prochaine.
Déclarez son sinistre rapidement
Pour les biens assurés, le dispositif CatNat permet de marquer le caractère exceptionnel d’un événement météorologique, de faciliter les prises en charge des dégâts par les assurances grâce à un encadrement de la procédure par l’État et une réassurance par l’État des assureurs, et d’accélérer la prise en charge.
Un premier arrêté interministériel de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle a été publié au journal officiel mardi 23 janvier 2024 pour les phénomènes d’inondations, coulées de boues, vagues et submersions marines. Retrouvez le communique de presse en ligne. Vous avez jusqu’au 22 février pour déclarer votre sinistre à votre assurance.
Pour les biens non assurés, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer pourra activer le fonds de secours Outre-mer et une somme forfaitaire pourra être accordée, sous conditions de ressources, aux sinistrés. Dès lors que le ministère accordera la mobilisation du FSOM, il sera possible de solliciter une aide financière en déposant un dossier auprès de la mairie de sa commune. Une communication spécifique sera faite dès mobilisation possible du fonds de secours outre-mer.
Des vigilances à conserver
· Sur les sentiers :
La levée de la phase de sauvegarde n’implique pas un retour total à la normale. En plus des éboulements et glissements de terrain en cours sur certains axes routiers, de nombreux sentiers de randonnées restent inaccessibles. Sur les 847 km sentiers que compte La Réunion, 236 km sont ouverts, 178 km nécessiteront des travaux avant réouverture et 433 km doivent encore être vérifiés. Près de 130 agents de l’office national des forêts (ONF) sont déployés sur toute l'île pour rétablir les itinéraires dans les plus brefs délais. La carte actualisée des sentiers fermés et ouverts est accessible : https://www.onf.fr/+/b90
· Avec l’eau :
Concernant la baignade en mer et en rivière : l’agence régionale de santé (ARS) appelle également à la prudence. Suite aux fortes pluies, l'eau peut être de qualité dégradée et impropre à la baignade. Il convient d’attendre, au minimum 72h après un fort épisode pluvieux, avant de se baigner ou, au mieux, d’attendre les analyses menées par l’ARS.
Attention à la qualité de l'eau
Après une coupure d’eau, elle peut ne pas être potable durant plusieurs heures. Les coupures et remises en eau successives peuvent en effet engendrer une dégradation de la qualité de l’eau avec un risque pour la santé des consommateurs.
L’ARS recommande, notamment aux personnes fragiles, de faire attention durant la première demi-journée suivant la remise en eau et de préférer la consommation d’eau embouteillée. Il est également possible de faire bouillir l’eau du robinet pendant 3 minutes avant utilisation.