Il y a un mois, le cyclone Garance traversait La Réunion de part en part, laissant des dégâts considérables dans son sillage. L'île se relève mais certains secteurs peinent toujours à s'en remettre. Malgré les moyens, il faudra du temps.
Le défi du (re)logement
Des milliers de Réunionnais ont vu leurs habitations s'envoler, inondées ou éventrées par la puissance de Garance. Un mois plus tard, certains n'ont pas regagné leurs logements.
La SHLMR compte près de 3 000 sollicitations de locataires en rapport aux dégâts du cyclone.
Sur l'ensemble du parc immobilier 29 000 logements, la SHLMR a lancé des procédures de relogement pour une vingtaine de familles dont une douzaine dans les Caricubes de Saint-Denis.
Onze familles ont déjà été relogées, cinq l'ont refusé et trois autres sont en attente d'un nouveau toit.
Pour 30 des groupes les plus touchés, on a lancé des mesures de mises en sécurité, des diagnostics et des travaux commencent dès la semaine prochaine. Le parc a plutôt bien résisté, étant donné la force du phénomène, même si les dégâts sont trop nombreux.
explique Jean-Claude Valliamée, directeur des territoires et de la proximité à la SHLMR
Erick Fontaine lui, estime que le cyclone surtout a mis en évidence certains problèmes que le secteur du logement connaissait déjà. Des fragilités dans les anciennes, comme dans les nouvelles constructions.
Un mois après, on a encore énormément de locataires et de propriétaires en difficulté. Certains n'ont pas de réponse des assurances et n'ont toujours pas eu de passage d'expert. Les aides qu'on attendait au sujet de la rapidité des assureurs se font attendre.
Erick Fontaine, administrateur de la Confédération Nationale du Logement
Des activités toujours à l'arrêt
Certaines entreprises n'ont pas rouvert leurs établissements depuis le 28 février dernier. Comme le garage de Florent, à Saint-Benoît, entièrement détruit.
Tout est à reconstruire : le local, le bâtiment et l'atelier. Il reste en attente des aides promises par l'Etat pour pouvoir récupérer ses matières premières, débuter les travaux et recommencer à travailler.
Les comptes sont à zéro, on ne travaille pas donc on n'a pas de rentrés d'argent. Le paiement des salaires des employés pareil, le temps que le chômage partiel passe. On est obligés de vendre les voitures, les pièces et les outils pour subvenir aux besoins de la famille, avoir un peu de sous et trouver des solutions rapides.
Florent, garagiste de Saint-Benoît
Une île toujours dans l'urgence sociale
A Saint-André, le maire de ville Joé Bédier, estime ne pas avoir attendu les enveloppes promises pour faire face à l'urgence sociale.
Ce mardi 25 mars encore, "près de 130 personnes faisaient la queue au CCAS de Saint-André pour une aide exceptionnelle" explique le maire.
Et parmi les priorités, des fonds propres de la mairie ont rapidement été engagés, près d'1,5 millions d'euros, dont 750 000 pour assurer l'ouverture des écoles et accueillir les élèves en toute sécurité à la rentrée.
Toutes les situations sociales auxquelles il fallait faire face ont coûté énorméméent d'argent. Ce qui m'intéresse c'est un plan d'urgence sociale. Derrrière il y a des êtres humains, je ne peux pas faire autrement.
Joé Bédier, maire de Saint-André
Il demande notamment davantage d'investissements d'urgence de la part des deux grandes collectivités locales, la Région et le Département.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Des pertes considérables
Le 12 mars dernier, la Chambre d’agriculture de La Réunion dressait un premier bilan des dégâts causé par le passage du cyclone Garance sur l’agriculture réunionnaise, prenant également en compte l’épisode de sécheresse précédent.
Une facture de 163 millions d’euros, toutes filières confondues, a été annoncée par le président de la chambre verte, Olivier Fontaine.
Les acteurs économiques de l'île eux continuent à chiffrer leurs pertes.
Pour rappel, au lendemain du passage de Garance, 160 000 foyers ont été privés d'électricité, 300 000 sans eau, 3 500 voitures ont été noyées et de nombreuses routes ont aussi été coupées.
Le cyclone a aussi fait cinq victimes.