A Ilet Coco, aux abords de la rivière des Marsouins, ce dimanche de début d'été est propice à la détente et aux activités nautiques en eaux vives.
Certains optent pour le rafting, d'autres tout simplement pour la baignade, comme cette dame, qui sort de l'eau. Mieux que la plage, fait-elle comprendre.
"C'est ressourçant d'être dans la verdure, et on est plus tranquilles. La température de l'eau est excellente, même si c'est un peu dur de s'y mettre. Mais on n'a pas froid du tout quand on y est, on pourrait y rester très longtemps !", s'enthousiasme-t-elle.
D'autres reviennent d'une descente en rafting. "Superbe", dit l'un d'eux. "Il faudrait un petit peu plus d'eau, mais c'est navigable".
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"Les cours d'eau sont très secs"
Ce monsieur met justement le doigt sur un des problèmes que connaissent actuellement les sociétés d'activités en eaux vives de l'Est : le manque d'eau. La région Est accuse en effet un déficit d'eau de -32% depuis les dernières pluies apportées par Belal et Candice en début d'année, selon les chiffres du comité sécheresse.
"Les cours d'eau sont très secs, il manque beaucoup d'eau dans les rivières", confirme Tillman Bouvet, guide de rafting.
"On a besoin des lâchers d'eau de Takamaka"
Pour ces activités, telles que le rafting, le canoë-raft, le canoë-kayak ou encore la randonnée aquatique, la météo est un facteur déterminant. Mais l'absence de pluie n'est pas la seule en cause, selon Tillman Bouvet.
"On a besoin de pluie, mais aussi des lâchers d'eau de Takamaka (la centrale hydro-électrique, ndlr) qui nous permettent de pouvoir naviguer avec de bonnes conditions", souligne le professionnel.
Dernièrement, Tillman Bouvet dit avoir eu parfois "très peu d'eau dans la rivière pour les groupes du matin", provoquant le mécontentement de certains clients.
"On essaie de décaler les horaires et d'adapter les embarcations en prenant des plus petits bateaux"
Tillman Bouvet, guide de rafting
Horaires aléatoires
Car la centrale hydro-électrique de Takamaka, en amont de la base d'activités en eaux vives, est adossée à un barrage qui crée un lac de retenue. Cette eau alimente ensuite la turbine de la centrale, qui grâce à un alternateur crée cette énergie renouvelable, injectée sur le réseau électrique.
Depuis quelques années, des "lâchers d'eau" sont réalisés par EDF, afin de permettre un niveau d'eau satisfaisant pour les activités en eaux vives dans la rivière des Marsouins. Mais ceux-ci sont aléatoires dernièrement, selon Tillman Bouvet.
La faute à l'augmentation de la production d'électricité par la centrale de Takamaka, pour compenser celle qui n'était pas produite pendant plusieurs jours par les centrales Albioma.
"Un petit peu plus d'eau dans la rivière et des lâchers réguliers serait bien plus facile pour nous et plus agréable pour les clients"
Tillman Bouvet, guide de rafting
"Ils ont besoin d'eau et d'électricité, et en fonction des jours, des week-ends, des besoins de la population, on n'est jamais sur les mêmes horaires", déplore le guide de rafting, qui attend avec impatience la saison des pluies pour pouvoir travailler correctement avec ou sans ces lâchers d'eau de la centrale.
Moins d'eau à la rivière-du-Mât aussi
A quelques kilomètres de là, d'autres cours d'eau affichent un état davantage préoccupant. L'embouchure de la rivère-du-Mât, par exemple, était réduite à un mince filet d'eau rejoignant l'océan.
Pas plus tard que cette semaine, la préfecture de La Réunion avait appelé la population à une "consommation responsable" de l'eau, face à des ressources en tension dans plusieurs secteurs, notamment l'Est et le Sud-Ouest de l'île.