Dengue à Maurice : les syndicats contre la perte de 10 jours de congés payés pour les malades

Pour lutter contre la dengue, le ministère du travail de l'île sœur impose aux malades et aux salariés testés positifs, de prendre dix jours d'arrêt. Il souhaite que cette vacance, soit défalquée des 15 jours des congés payés annuels.
L’épidémie de dengue est à l’origine d’un différend entre le gouvernement et les syndicats mauriciens. Les représentants du personnel dénoncent, ce mardi 27 février 2024, la décision de prélever sur leurs congés payés, l’absence de dix jours qui est imposée aux salariés souffrant de la maladie ou simplement testés positifs.

Malgré l’absence de bilan officiel, l'épidémie de dengue n'a pas été éradiquée de l’île Maurice. Mardi, les syndicats sont montés au créneau pour dénoncer la décision de soustraire les dix jours d’absence, imposés aux salariés touchés par ce virus, sur leurs 15 jours de congés payés annuels.

Fayzal Ally Beegun, représentant syndical du textile, explique à L’Express de Maurice : "La personne souffre de la dengue avec des courbatures qui risquent de persister pendant un certain temps. Il est possible qu’elle soit contrainte de prendre encore quelques jours de congé en raison de la douleur. Une fois que son solde est épuisé, quelle option reste-t-il ? Il ne faut pas oublier que nous ne sommes qu’en février".

Le syndicaliste souhaite obtenir l’instauration d’un congé spécial : "Les employés iront travailler même s’ils sont malades pour éviter de perdre leurs congés. Dans ces cas, ils risquent d’être piqués par des moustiques et de contaminer d’autres membres du personnel".

Mêmes analyses, et même craintes


Le président du Mauritius Labour Congress (Confédération des syndicats libres), Haniff Peerun, note l’absence de concertation : "Du point de vue de la législation du travail, cela représente un changement fondamental en ce qui concerne les congés. Il aurait été nécessaire d’avoir des discussions avec les représentants des travailleurs pour trouver une solution appropriée et cela aurait pu se faire autour d’une table de négociation".

La Federation of Civil Service and Other Unions et président de la National Trade Union Confederation, via Narendranath Gopee : "Les congés de maladie constituent une condition de service pour tout employé. Le fait que cela fasse partie des termes et des règlements d’un employé rend illégale cette modification via un simple communiqué. Le ministère du travail dispose d’une instance appelée la tripartite. Il aurait dû convoquer ce comité afin qu’il puisse discuter et résoudre ce genre de problème".

En clair, cette décision unilatérale ne fait pas l’unanimité. Elle devrait peser sur le climat social dans les prochaines semaines, car elle concerne l’ensemble des salariés mauriciens.