Des cas suspects du variant Sud-africain du Covid-19 à La Réunion 

Les scientifiques de l’UMR Pimit (Processus Infectieux en Milieu Insulaire Tropical) sur le site du CYROI.

Le variant Sud-africain du covid-19 circule-t-il déjà à La Réunion ? Des échantillons suspects vont être analysés, dès lundi, au laboratoire de l'Université de La Réunion. Les résultats seront connus au plus tard mercredi prochain. Ils ont été prélevés sur deux patients du CHU. 

Des échantillons biologiques suspects du variant Sud-africain du Covid-19 ont été prévelés à La Réunion. Selon les informations de Réunion La 1ère, ces échantillons vont être analysés dès lundi, dans le laboratoire de l'Université.

Deux patients du CHU

"Les recherches de variant sud-africains de Covid-19 se font sur des prélèvements de deux patients du CHU", a expliqué le préfet de La Réunion, Jacques Billant, lors de sa conférence de presse, ce vendredi. 

L’Agence Régionale de Santé de La Réunion a sollicité les scientifiques de l’UMR Pimit (Processus Infectieux en Milieu Insulaire Tropical) sur le site du CYROI (Cyclotron Réunion Océan). Les analyses commenceront dès lundi et les résultats arriveront 48 heures plus tard. 

Le séquençage du génome

"Nous disposons d'un laboratoire de niveau 3 qui nous permet de travailler ce virus dans des conditions de sécurité appropriées", explique le docteur, Patrick Mavingui, responsable de l’unité UMR Pimit, au Cyroi.

Les scientifiques sont équipés pour séquencer les génomes du virus et ont la possibilité de détecter les variants sud-africain, mais aussi anglais du Covid-19. "Ces derniers mois, nous avons installé un système de séquençage rapide qui nous permet de rendre le résultat en 48 heures", explique le docteur, Patrick Mavingui. Un petit boitier va permettre le séquençage du génome. Les chercheurs auront alors toutes les informations sur les souches qui circulent à La Réunion.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Le variant sud-africain du coronavirus a peut-être déjà fait son apparition à La Réunion. Des échantillons suspects sont étudiés dans un laboratoire dionysien

 

Résultats attendus d’ici mercredi prochain

Dès lundi matin, les chercheurs vont réceptionner ces échantillons à analyser. L’ARN du virus sera extrait dans des conditions particulières, puis amené dans une pièce maintenue à une température de 23 degrés. Deux jours plus tard, soit mercredi prochain, les scientifiques sauront si ce variant Sud-africian du coronavirus est en circulation dans l’île.

"En faisant ces analyses ici à La Réunion, nous gagnons énormément de temps", explique David Wilkinson, doctorant spécialisé dans la biologie moléculaire. Le laboratoire est en mesure d’agir en temps réel dans un environnement ou les risques infectieux endémiques ou émergents sont très présents.

Un variant plus contagieux

Ce variant Sud-africain ne semble pas causer des formes plus graves de la maladie, mais les scientifiques s’inquiètent qu’il soit plus contagieux et moins facile à combattre.

Alors que le président du conseil scientifique affirme que les vaccins "neutralisent le variant anglais", il reconnaît qu’à ce stade, les effets des vaccins ne sont pas encore démontrés sur le variant Sud-africain.

Protéger La Réunion

Hier, lors de sa conférence de presse, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé des mesures "spécifiques pour les Outre-mer" pour lutter contre la propagation des variants.

La mutation identifiée en Afrique du Sud a été également repérée aux Comores, voisines de Mayotte. Des mesures ont déjà été mises en place avec un double test au départ et à l'arrivée. Des mesures particulièrement "impératives" pour "protéger aussi La Réunion", a souligné Jean Castex qui a ensuite annoncé que "des tests négatifs seront exigés pour les vols en provenance de Mayotte ou de La Réunion vers la métropole."