Des tests antigéniques pour voyager en Outre-mer : quelles implications ?

Des tests de dépistage sont pratiqués tous les jours à La Réunion.
D’ici la fin du mois d’octobre, les tests antigéniques seront mis en place pour les personnes souhaitant voyager en Outre-mer. Mais ce nouveau dispositif implique une nouvelle organisation pour les voyageurs.
 
Pour lutter contre la propagation du coronavirus, le gouvernement a l’intention de mettre en place des tests antigéniques. Selon la Haute Autorité de Santé, leur objectif sera principalement de "débusquer les clusters". Mais ils seront également utilisés dans les aéroports, à destination des voyageurs. Cela concerne les voyageurs à destination et arrivant de pays classés en zone rouge, mais aussi les voyageurs qui souhaitent se rendre en Outre-mer.

Jean-Baptiste Djebarri, ministre délégué chargé des Transports a expliqué que ce nouveau dispositif "a vocation à améliorer la fluidité et la sécurité des déplacements." En effet, même si le procédé des tests antigéniques est le même que pour les tests PCR (analyse d’un prélèvement dans le nez), les résultats arrivent beaucoup plus rapidement. Mais ils sont moins précis que les tests PCR.
 
Pour Bernard Alex Gaüzère, professeur de médecine tropicale à l’Université de Bordeaux, "c’est un filet avec des mailles un petit peu plus large que le test PCR", mais il juge préférable que ces tests antigéniques soient mis en place plutôt qu’il n’y ait aucun test du tout.

L’avantage, c’est la simplicité. On n’a plus besoin de machine et d’attendre 24h voire 48h pour avoir le résultat. L’inconvénient c’est une moindre fiabilité.

Bernard Alex Gaüzère, professeur de médecine tropicale à l’Université de Bordeaux


  

Un souci d’organisation supplémentaire pour les voyageurs

La mise en place de ces tests pourra simplifier la vie des voyageurs, mais certains sont inquiets. "Si le test est fait à l’aéroport, ça sera plus compliqué", indique une voyageuse. Pour elle, il serait plus rassurant de faire le test en pharmacie ou par un professionnel de santé.

Par ailleurs, les voyageurs qui choisiront de passer un test antigénique plutôt qu’un test PCR ne pourront pas savoir s’ils sont positifs ou négatifs avant d’arriver à l’aéroport.  "Ça m’embêterait d’arriver à l’aéroport et de m’entendre dire que je ne peux pas prendre l’avion parce que je suis positive", explique une autre voyageuse. Elle préfèrerait avoir un résultat en amont, pour ne pas avoir à se déplacer à l’aéroport.

La France a commandé 5 millions de tests antigéniques. Le ministre de la santé estime qu’ils pourraient être déployés dans les prochaines semaines. Jean-Baptiste Djebarri a annoncé la mise en place des tests antigéniques "fin octobre" pour les voyageurs. 

Le reportage d'Adjaya Hoarau et Daniel Fontaine
Des tests antigéniques pour les Outre-mer