Diego-Garcia : les 47 migrants srilankais retenus depuis trois ans, transférés à Londres

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Après plus de trois ans confinés dans un camp, les migrants srilankais ont enfin obtenu le droit de quitter l'île de Diego-Garcia. 47 d'entre eux, dont douze enfants, sont arrivés au Royaume-Uni, ce lundi 3 décembre 2024, huit autres sont hospitalisés au Rwanda.

Loin des caméras, loin de la presse et des regards d'éventuels témoins, 68 migrants tamouls, originaires du Sri Lanka, ont vécu sous des tentes disposées sur un espace, grand comme un terrain de football. Ce lieu clôturé de barbelés et gardé par des hommes armés à Diego Garcia a été leur unique horizon pendant plus de trois ans. Leur calvaire a pris fin en début de semaine de ce mois de décembre 2024. La majorité a été transportée à Londres. Huit adultes ont été hospitalisés au Rwanda, soit pour un bilan, soit pour des soins indispensables.

Ces femmes, ces hommes et douze enfants étaient arrivés aux Chagos en octobre 2021, rappel Le Mauricien.

Ils espéraient rejoindre la Grande Bretagne et fuir une vie miséreuse. Ils ont découvert l'enfer. Faute d'espoir, loin de tout, sans moyen de communiquer, de sortir, sans lendemain, ils ont survécu avec un minimum de nourriture.

L'anxiété des enfants

La douzaine d'avocats en charge de leur dossier, les a rencontrés pour la première fois, lors de l'audience qui s'est tenue sur place en septembre 2024, à Diego Garcia. Les conseils ont été effrayés par la vie qui leur était imposée : "Les conditions dans le camp sont très sombres. Voir les enfants là-bas était déchirant", écrit L'Express de Maurice.

Les juristes, témoins de cette réalité ont été marqués par cette situation indigne. Les enfants étaient marqués par l'anxiété. Ils ont assisté à des scènes de désespoir, des tentatives d'automutilation, des grèves de la faim, mais aussi au passage à tabac de leurs proches.

Ont-ils été témoins de meurtres ? Deux Sri Lankais sont, toujours, détenus aux Chagos. Ils sont suspectés d'avoir commis un ou des crimes.

Sainte-Hélène futur point de chute des migrants

L'évacuation de ces familles vers Londres et les hospitalisations au Rwanda sont la conséquence de cette audience, qui s'est tenue sur place il y a deux mois. Le commissaire de la Cour suprême des Territoires britanniques de l’océan Indien (BIOT) a tenté de s'opposer à cette décision du juge Margaret Obi de se transporter sur place. En découvrant cette réalité, le juge, comme les avocats ont été touchés.

Cette décision juridique a provoqué une réaction inattendue du gouvernement britannique. Il a spécifié, à l'issue du jugement, que les prochains Sri Lankais arrivant à Diego Garcia seraient directement transférés à Sainte-Hélène.

Enfin, ce jeudi 5 décembre 2024, Défimédia écrit : "Des communications obtenues par la BBC entre des responsables du Foreign Office en juillet ont révélé que "Les coûts augmentent et les dernières prévisions estiment qu’ils atteindront 50 millions de livres par an" si les migrants devaient rester sur l'île".