Discriminations : une personne sur trois originaire d’Outre-mer déclare avoir été victime de discriminations dans l’Hexagone

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L'observatoire des inégalités a publié hier des données préoccupantes pour les ultramarins qui vivent dans l’Hexagone. Les personnes originaires d’outre-mer se déclarent deux fois plus souvent discriminées que l’ensemble de la population non immigrée.

Un chiffre alarmant. 32% des natifs d’Outre-Mer déclarent avoir été discriminés relate l’observatoire des inégalités, selon un rapport du centre de l'observation de la société. C’est plus que les personnes originaires du Maghreb, d’Asie, ou encore d’Europe de l’Est. Une étude qui montre une légère augmentation d’un point sur la période 2019-2020, par rapport à l’ancienne étude réalisée en 2008-2009, ou 31% des natifs d’Outre-mer déclarait avoir été discriminés. 

Des signes de discriminations qui se cumulent 

“Quand on dit qu’un tiers des natifs d’Outre-mer on ce sentiment de discrimination, c’est énorme”

Louis Maurin

Directeur observatoire des inégalités 

Une situation catastrophique pour Louis Maurin, directeur de l’observatoire des inégalités. Ces études montrent l’ampleur du sentiment de discrimination. Il faut que la société française ouvre les yeux  quand on dit qu’un tiers des natifs d’Outre-mer on ce sentiment de discrimination, c’est énorme”, a-t-il déclaré. 

La couleur de peau, mais aussi les signes d’appartenance comme le tatouage polynésien sont des signes de discrimination qui se cumulent avec d’autres motifs plus universels. “Quand on est une personne d’Outre-Mer, encore plus si on est jeune, ces critères s’ajoutent”, explique le directeur de l’observatoire. 

Si on mesure l’impact de chaque facteur de manière isolée, l’origine est, de loin, celui qui compte le plus. Par exemple, la probabilité de se dire discriminé est 3,5 fois supérieure chez les hommes natifs d’outre-mer comparé aux hommes sans ascendance migratoire.

Le sentiment de discrimination, concept à manier avec précaution

Il faut cependant manier ces données avec précaution. Le sentiment de discrimination dépend du ressenti de la personne. Se dire discriminé peut rassembler des faits de gravité bien différentes. 

Il y a tout un ensemble de discriminations qui sont assez subtiles, des moqueries par derrière, des mots, des blagues. Et ça c’est extrêmement difficile à combattre. 

Ce que l’on voit dans les faits de la police et de la gendarmerie, c’est une petite partie d’un ensemble beaucoup plus grand”, explique Louis Maurin.

Face à la discrimination, l’inaction reste l’action la plus fréquente. Seulement 38% des personnes ont contesté, et 2% ont porté plainte.