Domenjod : les surveillants mobilisés en soutien à leur collègue agressée

Les surveillants pénitentiaires de Domenjod mobilisés ce jeudi matin. En soutien à leur collègue agressée hier après-midi par un détenu, ils étaient rassemblés devant la prison dès 6h du matin et ont symboliquement décalé d’une demi-heure leur prise de service.
6h, le jour est à peine levé. Les personnels du centre pénitentiaire de Domenjod se sont rassemblés devant l’établissement. En signe de soutien à leur collègue et aussi pour alerter l’administration pénitentiaire des conditions de travail, ils ont décidé un débrayage d’une demi-heure.
 

Des faits graves

Hier, mercredi 19 juin, une surveillante pénitentiaire gradée a été agressée par un détenu lors du retour de promenade, à 15h20. Selon les surveillants présents, l’homme s’est jeté sur la surveillante et l’a étranglée. Ses collègues qui se trouvaient à proximité sont immédiatement intervenus. Une intervention difficile et violente pour mettre en sécurité la victime et maîtriser l’agresseur.

Ce dernier a ensuite été conduit au quartier disciplinaire de la prison. Il devra répondre de ses actes devant une commission disciplinaire. Une plainte sera également déposée auprès du procureur de la République pour qu’il réponde pénalement de cette agression.
 

La colère des personnels pénitentiaires

Une agression que les syndicats qualifient de "tentative de meurtre". Ce n’est pas la première fois que de tels faits se produisent, mais pour Marie-Lise Georget, salariée aux ressources humaines de la prison, la situation est de plus en plus compliquée. Les agressions sont de plus en plus fréquentes. Cette surveillante avait déjà été victime d’agression récemment.
 
Le détenu avait lui déjà été signalé par les surveillants du centre pénitentiaire de Domenjod. Des surveillants qui ont un peu plus encore la sensation de ne pas être écouté. Des surveillants qui ont aussi repris le travail le cœur lourd ce jeudi matin, et surtout avec inquiétude. Une inquiétude devenue quotidienne, confie Ahamadi Takdini, représentant CGTR Pénitentiaire sur le centre de Domenjod.
 

Pas de prise en charge psychiatrique pour les détenus ultramarins

Le détenu agresseur, déjà signalé à la direction, souffre de sévères troubles psychiatriques. Des détenus dont la prise en charge n’est pas adaptée selon les syndicats. Vincent Pardoux, secrétaire départemental FO Pénitentiaire, déplore la situation des centres pénitentiaires ultramarins, qui ne sont pas en mesure de prendre en charge de façon optimale ces détenus.
 
Il demande ainsi qu’il y ait des unités hospitalières spécialement aménagées, des entités psychiatriques sécurisées par l’administration pénitentiaire comme c’est le cas en métropole. Une demande d’égalité " structurelle" partagée par les autres syndicats. Ainsi, Alexandre Vissouvanadin, secrétaire régional UFAP-UNSA-Justice Réunion-Mayotte, signale que cette différence de moyens de prise en charge vaut pour les cas psychiatriques mais aussi terroristes.