Le droit à l’éducation, à la santé, ou encore, à la protection contre toute forme de violence, tout autant de droits définis pour les personnes mineures, mais qui ne sont pas encore acquis dans l’Hexagone et à La Réunion.
“Nous sommes inquiets”
Problème majeur : le manque de moyens mis à disposition pour encadrer ces droits et proposer un suivi aux enfants. “Nous sommes inquiets de tous ces enfants qui ne disposent pas d’assistance éducative, d’accueils provisoires, faute de budget, détaille Eric Delemar, défenseur des enfants, adjoint de Claire Hedon. Certains enfants ont été victimes d’abus sexuels, ont été accompagnés, ont eu le courage de prendre la parole, mais attendent parfois des semaines pour avoir une place dans un établissement d’une famille d’accueil. C’est ubuesque de les laisser vivre dans leur milieu familial encore dangereux”, conclut-il.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
La protection de l’enfant : “l’affaire de tous”
À La Réunion, des centaines d’intervenants agissent dans la prévention pour sensibiliser les enfants et les familles. “On peut rencontrer tout type de problématique, explique Judicael Roucoumany Amaye, assistant de service social dans une structure qui suit quotidiennement 38 enfants. Des violences sexuelles, des enfants maltraités, des carences au niveau de l’hygiène… La protection de l’enfant c’est l’affaire de tous”, indique-t-il.
Regardez l'interview de Claire Hédon sur Réunion La 1ère :
Un frein au niveau de la justice
Mais les actions de sensibilisation ne suffisent pas. “On a eu des familles dont les enfants ont voulu faire des démarches auprès des juges pour dénoncer des violences intrafamiliales et dont le juge n’a pas reconnu la crédibilité de sa parole, rétorque Marine Adelair, représentante de l'association Ecoute-moi, protège-moi, aide-moi. Au niveau de la justice et des droits de l’enfant il y a un vrai frein par rapport au milieu social, à la richesse linguistique de l’enfant et à son développement psychosocial également. Tous les enfants ne sont pas égaux face à la justice”, poursuit-elle.
Certains enfants osent témoigner mais la justice ne suit pas. Pour rappel, dans 90% des cas d’abus sexuels, l’agresseur se trouve dans la famille de l’enfant.
Des institutions fermées
Autre frein, l’inaction des institutions. “Je souhaiterais plus de formations au niveau des mairies, des écoles primaires, des institutions communales et départementales, lance Lorian Anilha, consultante en parentalité, spécialisée dans la prévention des abus sexuels sur mineurs. Nous devons être capables en tant que professionnels de détecter les changements brusques de comportement chez les enfants et pouvoir les accompagner”, explique-t-elle. Multiplier les ateliers pour mettre à l’aise les enfants et leur tendre une perche, l’objectif de tous les professionnels du milieu malgré des réticences à l’heure actuelle.