Echouement du Tresta Star : le Champlain mobilisé par les FAZSOI pour des opérations de dépollution

D'après les multiples reconnaissances aériennes et maritimes réalisées, il apparaît que la nappe d’hydrocarbure qui s’était échappée du Tresta Star le 18 février s’est disloquée, indique la préfecture de La Réunion dans un communiqué publié ce vendredi 25 février. Il n’est pas non plus relevé à ce stade d’autre écoulement s’échappant du navire, ni de trace d’irisation à proximité.

Les autorités attendent à présent les résultats de l’analyse des échantillons prélevés sur les boulettes de fioul découvertes en début de semaine à l’anse des Cascades afin de déterminer si celles-ci proviennent effectivement du navire échoué au niveau de la coulée volcanique de 2007, à Saint-Philippe. 

Des opérations de nettoyage dès lundi

Il est prévu entretemps que les équipes du centre de stockage Polmar terre mènent une opération de nettoyage de cette pollution, le lundi 28 février, avec l'aide du personnel communal de Sainte-Rose.

Pour rappel, le mercredi 23 février, le maire de Saint-Philippe Olivier Rivière avait regretté qu'"aucune action concrète de dépollution ne soit entreprise" malgré "le retour du beau temps".

Rien de concret du côté de l'armateur

Du côté de l'armateur, c'est le silence radio ou presque. Malgré trois mises en demeures du préfet de La Réunion Jacques Billant, les réponses concrètes des assureurs du navire se font attendre.

C'est ce qui explique que l’État ait finalement décidé d’engager les premières actions nécessaires à la dépollution complète du navire. Il a mandaté à cette fin des entreprises locales. Parmi les actions engagées, l’évaluation environnementale du site a été priorisée, indiquent les autorités.

Le "Champlain" à La Réunion ce week-end

Le mardi 22 février, le commandant supérieur des FAZSOI, les Forces armées dans la zone sud de l'Océan Indien, a donné l’ordre au BSAOM "Champlain" (Bâtiment de Soutien et d’Assistance Outre-Mer) d’interrompre sa mission en cours dans le nord-ouest de Madagascar pour rejoindre La Réunion afin de pouvoir être mobilisé dans le cadre de ces opérations de dépollution.

Ce type de bâtiment, moderne et polyvalent, principalement employé dans le cadre de missions de souveraineté et de soutien logistique, peut également être mobilisé pour des tâches de protection de l’environnement et de lutte contre les pollutions en mer.

Le "Champlain" est prévu d’arriver à quai durant ce week-end pour embarquer un lot d’équipements antipollution et des experts du domaine de la base navale de Port des Galets. Il sera ensuite en mesure de rallier la zone d’échouement du "Tresta Star" dans l’après-midi du lundi 28 février et se tiendra prêt à intervenir sur toute nouvelle manifestation de rejets d’hydrocarbure à la mer.

Des opérations soumises aux aléas météorologiques

La lutte antipollution en mer repose sur des moyens mécaniques de confinement, de récupération et de stockage du produit polluant. Son efficacité est très dépendante des conditions météorologiques, état de la mer et force du vent, qui peuvent régner dans la zone d’opération à proximité de l’épave où les conditions de navigation sont très délicates compte tenu de la présence de hauts fonds.