Élection Présidentielle aux Comores : un premier tour sous tension

Le premier tour de l'élection présidentielle et comme celle des gouverneurs des Comores ont eu lieu, ce dimanche 14 janvier 2024.
À l’issue du premier tour des élections présidentielles et des Gouverneurs des îles de l’archipel deux lectures du déroulement de cette journée de vote s’opposent. Pour le pouvoir, la démocratie a triomphé. L’opposition dénonce : "Un hold-up électoral".

La presse comorienne oscille, selon les médias, entre satisfaction et consternation !
Habariza-comores.com publie un communiqué de Fakridine Mahamoud, ministre de l’Intérieur. Selon lui : "Le premier tour de scrutin pour l’élection du Président de l’Union des Comores et des Gouverneurs des îles est clos, dans le respect des dispositions légales pertinentes".

Une analyse qui n’a pas sauté aux yeux de l’envoyé spécial de RFI qui a relevé des dysfonctionnements : "Les bureaux de vote ont généralement ouvert avec au moins une heure et demie de retard, les urnes et le matériel électoral n’ayant pas été livrés à temps. Certains bureaux de vote ont été déplacés à la dernière minute, sans justification officielle, et on a pu voir des électeurs désorientés, cherchant où ils devaient voter".

Des analyses très divergentes


Cette différence d’analyse n’a pas échappé à Al-Watwan. Le quotidien local : "338.940 ont été inscrits sur les listes électorales sur un total de 871 bureaux de vote répartis dans 19 grandes circonscriptions électorales sur l’ensemble des îles. En dépit d’irrégularités manifestes observées dans certains bureaux de vote et caractérisées notamment par des bourrages d’urnes, le double scrutin s’est déroulé dans le calme et dans la sérénité".

En gros, il n’y a pas eu de violence !

Les candidats de l’opposition, unis lors de la conférence de presse, ont unanimement dénoncé le déroulement de ces élections : "Nous regrettons profondément de constater qu’aucune élection n’a eu lieu aujourd’hui, et cela, malheureusement, avec la participation du président en exercice de l’Union africaine. Nous avions espéré qu’en assumant cette position prestigieuse, il aurait respecté les principes démocratiques". Et Mouigni Baraka Saïd Soilihi de conclure, "des bourrages d’urnes ont été observés, en plus de l’utilisation de procurations et de votes multiples de présidents de bureaux".