Environnement : 15 % des coraux de récifs de La Réunion menacés par de multiples pressions

C'est une première ! Un panel de spécialistes s'est intéressé au risque de disparition de l’ensemble des coraux constructeurs de récifs des îles françaises de l'océan Indien. Résulats : 15 % des espèces sont menacées ou quasi menacées à La Réunion, 12 % à Mayotte et 6 % aux Eparses.
La France avec ses outre-mer abrite près de 10% des récifs coralliens et 20% des atolls du monde. Pour la première fois, un état des lieux sur l'état de santé des coraux constructeurs de récifs de La Réunion, de Mayotte et des îles Éparses a été réalisé dans le cadre de la " Liste rouge des espèces menacées en France ". Un état des lieux établi par le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), avec l’appui de l’Initiative française pour les récifs coralliens
(IFRECOR).
 

301 espèces de coraux passés au crible


Pour ce faire, 301 espèces de coraux qui forment ces récifs ont été minutieusement analysées. Des espèces que l'on retrouve dans les récifs de La Réunion, Mayotte et les îles Eparses.
Ces récifs coralliens constituent aujourd'hui des écosystèmes parmi les plus riches et les plus diversifiés de la planète.

Pour Bruce Cauvin, responsable du Pôle animation et éducation à la Réserve naturelle de La Réunion, ce vouveau rapport est l'occasion de " classifier les espèces de coraux présentes à La Réunion en fonction d'une échelle de vulnérabilité. Certaines espèces ont quasiment disparu à cause des pressions humaines telles que la pollution, le piétiennement, la surpêche ".

En effet, ces espèces sont soumises à de multiples pressions. 15% d'entre elles sont menacées ou quasi menacées à La Réunion, 12% à Mayotte et 6% dans les îles Éparses.
   

Le changement climatique, principal menace des coraux


Le réchauffement global se traduit par une augmentation de la température de l’eau de mer de surface, entraînant en saison chaude un blanchissement corallien qui peut conduire à la mort des coraux lorsque le phénomène est intense et se prolonge trop longtemps.

Depuis le début des années 1980, les îles françaises de l’océan Indien ont ainsi traversé plusieurs épisodes de blanchissement marquants, provoquant des déclins locaux et une mortalité massive chez plusieurs espèces qui se trouvent aujourd’hui classées "En danger" ou "Vulnérables" dans la Liste rouge nationale.
 

L'impact de la dégradation de la qualité de l'eau 


La dégradation de la qualité des eaux côtières constitue une autre menace majeure.
Les effets cumulés de l’urbanisation croissante des littoraux, des rejets d’eaux usées, des pollutions agricoles et des apports terrigènes causés par les défrichements conduisent à une détérioration importante et chronique de la qualité des eaux récifales à La Réunion et à Mayotte.
Certains coraux sont particulièrement sensibles à ces pressions et des espèces autrefois communes apparaissent désormais classées comme menacées de disparition.

Enfin, l’impact des prélèvements, des maladies coralliennes et des cyclones s’ajoute aux pressions subies par les coraux.
 

Une lutte contre ces pressions sera déterminante


Les données récoltées sur l’état de santé des récifs de La Réunion et de Mayotte témoignent d’une tendance globale à la dégradation en termes de diversité et de recouvrement corallien.

Au vu de ces nouveaux résultats et de l’ensemble des analyses réalisées, les pressions cumulées s’exerçant sur ces récifs font craindre une perte de diversité biologique, qui risque d’affecter des processus écologiques essentiels tels que le renouvellement des populations de poissons.
La lutte contre ces pressions sera donc déterminante pour préserver à l’avenir des récifs fonctionnels et riches de leur exceptionnelle biodiversité.

(Re)voir le reportage de Thierry Chapuis : 
 
©reunion