Installé dans un fauteuil de ce laboratoire de Sainte-Clotilde, Hugo est venu faire une prise de sang, ce mercredi 25 mars.
Une prise de sang
"J’ai vu mon médecin traitant et au regard de mes symptômes, il m’a conseillé d’aller faire une prise de sang au laboratoire pour savoir si j’ai le chikungunya ou la dengue", explique le jeune homme qui souffre de maux de tête, d’une inflammation à la bouche et d’une perte d’appétit.
Le résultat sous deux à trois jours
En quelques minutes, sa prise de sang est réalisée. "Etant donné qu’il y a une épidémie, les résultats prendront un peu plus de temps, prévient Anaïs Ethève, infirmière. Il faudra deux à trois jours pour les avoir".
5 000 tests réalisés cette semaine
Dans ce laboratoire d’analyses médicales, les dépistages du chikungunya explosent ces derniers jours. "On a réalisé à peu près 4000 tests PCR pour le chikungunya la semaine dernière et on sera aux environs de 5 000 cette semaine", assure Paul Emile Gin, biologiste médical.
La fréquentation des laboratoires augmente avec près de 20 ou 25% de passages en plus.
Paul Emile Gin, biologiste médical
Un taux de positivité de 60 à 65 %
Cette semaine, sur les 1000 prélèvements supplémentaires reçus dans ce laboratoire, le taux de positivité au chikungunya est de 60 à 65%. "On diagnostique entre 500 et 600 patients positifs", ajoute Paul Emile Gin, biologiste médical.
Chikungunya, dengue et leptospirose
Sur ce plateau de biologie moléculaire du laboratoire, les scientifiques détectent le chikungunya, mais aussi la dengue et la leptospirose.
"Ici on reçoit les prélèvements sanguins des patients, on les passe sur des automates appelés des extracteurs afin de récupérer le matériel génétique, explique le biologiste médical. Puis on les passe sur des amplificateurs pour détecter le matériel génétique et voir si les patients ont le chikungunya, la dengue ou la leptospirose. Ces trois pathologies ont des signes cliniques similaires".
De nouvelles technologies de dépistage
Lors de la précédente épidémie de chikungunya à La Réunion, il y a 20 ans, cette technologie et ces équipements PCR n’existaient pas. "Ils sont arrivés grâce au Covid", souligne Paul Emile Gin, biologiste médical. "A l’époque, beaucoup de patients n’avaient pas eu de sérologie et l’infection par le chikungunya n’avait pas pu être identifiée", ajoute-t-il.
Deux décès du chikungunya à La Réunion
La semaine dernière, deux personnes sont décédées du chikungunya à La Réunion. Elles étaient âgées de 86 et 96 ans, et l’une d’elles présentait des comorbidités. Les autorités communiqueront demain, mercredi, les nouveaux chiffres de l’épidémie qui s’annoncent d’ores et déjà élevés.
Depuis août 2024, plus de 8 500 cas de chikungunya ont été recensés et 24 personnes ont été hospitalisées. Ces dernières semaines, après les fortes pluies qui se sont abattues sur l’île, l’épidémie s’est intensifiée. Le Sud reste le plus touché, mais l'épidémie s’étend désormais à tout le territoire.
Le 14 mars dernier, le préfet avait déclenché le niveau 4 du plan ORSEC, correspondant à une "épidémie de moyenne intensité".
Se protéger des moustiques
Les autorités continuent d’appeler les Réunionnais "à mettre en œuvre les mesures de prévention efficaces". Parmi ces mesures : "éliminer tout ce qui peut contenir de l’eau autour de son domicile, se protéger des piqûres de moustiques et continuer à se protéger, même malade, et consulter un médecin en cas de symptômes".
40 000 doses de vaccins à venir
Par ailleurs, l’ARS La Réunion organise l’accès à la vaccination des personnes prioritaires, dès le début du mois d’avril.
Près de 40 000 doses de vaccins Ixchiq doivent arriver à La Réunion. Les doses prises en charge par les autorités serviront à vacciner en priorité les seniors de plus de 65 ans, les adultes avec des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, etc.) et les agents de lutte anti-moustique.