Face à l'interdiction de toutes compétitions, colère et incompréhension du monde sportif à nouveau à l’arrêt à La Réunion

Les compétitions sont interdites, la colère du monde sportif à l’arrêt à La Réunion.

Entre colère et incompréhension, le monde sportif accuse le coup. Mercredi 17 février, le préfet de La Réunion, Jacques Billant, a annoncé l’interdiction de toutes les compétitions, rencontres et manifestations sportives pour toutes les disciplines. Réactions.

Toutes les disciplines sont concernées. Pour lutter contre la propagation du coronavirus à La Réunion, le préfet, Jacques Billant, a annoncé, mercredi 17 février, l’interdiction de toutes les compétitions, rencontres et manifestations sportives.

Interdiction de pratiquer les sports collectifs et de combat

La pratique des sports collectifs et de combat avec contact est interdite. Les entrainements peuvent être maintenus dans le respect de la distance de deux mètres entre les pratiquants et sans contact. "Une dérogation à ces différentes mesures est accordée aux sportifs de haut niveau", précise la préfecture.

Un coup dur pour le basket

Pour Daisy Isambert-Permalama, présidente du Basket Club Dionysien, "c’est un coup très dur". "La saison a eu du mal à démarrer et aujourd’hui, nous sommes amère, en colère et dans l’incompréhension, explique la présidente du Basket Club Dionysien. Nous avons respecté toutes les contraintes à la lettre, le huit clos est respecté, il n’y a pas eu de contamination, ni de cluster, nous ne comprenons pas que le sport soit victime de cette situation sanitaire. Nous sommes punis de choses que nous n’avons pas faites".

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Coronavirus : compétitions, rencontres et manifestations sportives interdites pour toutes les disciplines

 

"Des conséquences néfastes sur les jeunes"

Johan Guillou, président de la Ligue de basket-ball de La Réunion va plus loin. "Arrêter le sport en club, c'est laisser des milliers d'enfants sans activité avec des conséquences néfastes pour leur santé physique mais aussi mentale, assure-t-il dans un communiqué ce jeudi. C'est un lien social important. Enlever tout cela à notre jeunesse aura des conséquences médicales, physiques et psychiques. Cela, provoquera également un risque élevé de dérives comme de délinquance. Le sport doit être considéré comme étant tout aussi important que l'enseignement. Nos enfants doivent pouvoir étudier mais doivent aussi pouvoir pratiquer un sport".

"Une génération sacrifiée"

Comme dans les autres ligues sportives de La Réunion, le nombre de licenciés est en chute libre depuis le début de la saison.

"On sacrifie toute une génération, notamment les jeunes, assure Daniel Sangouma, directeur de l’OMS, Office Municipal des Sports de la ville de Saint-Denis. Les associations sportives sont en perte de vitesse, tout le monde sportif et associatif qui prend un coup et ça sera très difficile de rebondir d’autant que nous n’avons aucune visibilité sur les reprises". "La pratique du sport est une question de santé publique, pratiquer au quotidien permet de lutter efficacement contre le virus", ajoute Daniel Sangouma.

"Attention aux pratiques non encadrées"

Ce jeudi, des ligues, des clubs et des comités dénoncent le manque de concertation des autorités. "Nous sommes victimes du virus et des décisions des autorités, qui sont incompréhensibles, réagit Adolphe Pépin, vice-président du CROS, Comité Régional Olympique et Sportif. Nous avons des remontées de président de ligues, associations, et clubs qui nous font part de leur incompréhension. Des protocoles étaient mis en place, nous les avons respectés, nous avons fait des efforts, les compétitions ont repris et malgré ça tout s’arrête".

Adolphe Pépin met aussi en garde sur les "pratiques non encadrées" du sport qui pourraient se développer face à ces interdictions. "En supprimant les entrainements, que vont devenir ces jeunes ? Ils vont se retrouver sur des plateaux noirs et des pratiques non-organisées", assure-t-il.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Sport compétitions interdites itw Adolphe Pépin, vice-président du CROS