C’est tout le Grand Sud malgache qui est touché par la famine. Cette situation préoccupante rappelle celle de 2016. Selon les ONG, la population a besoin de nourriture et d’eau potable. Mais aussi de semences dans l’espoir d’une meilleure récolte l’année prochaine.
"Nous avons faim, nous avons soif". C’est l’appel au secours lancé par une mère de famille qui vit à Tsihombé, dans le Sud de Madagascar, là où la sécheresse et la famine sévissent actuellement.
Si ce genre de crise est récurrent dans la région, celle qui frappe actuellement nos amis malgaches est singulière par le fait qu’elle ne concerne pas que certains villages ou certains secteurs du Sud de la Grande île, mais bien l’ensemble de la région.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
L’Etat malgache promet d’intervenir et certains villages ont déjà commencé à recevoir des aides. Le week-end dernier, le président malgache Andry Rajoelina s’est même rendu sur place, en promettant l’installation de "centres nutritionnels d’urgence", mais en réalité, l’Etat tout comme ses partenaires internationaux sont encore en pleine évaluation de la situation.
Ci-dessous les précisions de Rija Rasolondraibe, le correspondant de Réunion La 1ère à Madagascar :
A La Réunion, une chaîne de solidarité commence à s’organiser, mais là encore, il faudra certainement du temps avant que tout ne soit opérationnel. Car le Grand Sud malgache est une région isolée. Il n’y a plus non plus de liaisons aériennes vers Madagascar. Pour le moment, il est ainsi extrêmement compliqué d’envoyer des dons.
Pour l’heure, la France n’a pas encore mobilisé ses moyens pour venir en aide à cette population malgache. Car comme l’explique Camille Goyet, directrice de cabinet du préfet, l’Etat malgache doit demander officiellement l’aide de La France avant toute intervention.
La directrice de cabinet du préfet insiste sur le fait qu’il faut "canaliser les dons et faire confiance à des structures, des ONG qui sont solides, qui savent travailler sur le terrain et qui ont l’habitude de le faire". On a d’ailleurs l’exemple du Gret, le Groupe de recherche et d’échange technologique à Madagascar.
Cette ONG française dispose d’une équipe basée sur place. Claire Kaboré, qui en est la directrice, confirme que la situation est extrêmement grave. "Cette année, la crise n’est pas plus forte que celle de 2016 mais elle est grave, explique-t-elle. Des ménages n’ont actuellement plus de réserves d’alimentation. Ceux qui ont du cheptel, le brade à des prix assez faibles. Et ceux qui n’en ont pas, n’ont pas d’autres recours que de vivre de la cueillette, notamment des fruits et du cactus, ou de brader le peu qu’ils ont".
Claire Kaboré était interrogée dans le journal de 12h30 de Réunion La 1ère :
Les populations sinistrées ont donc besoin en priorité de nourriture et d’eau potable. Mais aussi de semences pour permettre aux paysans d’anticiper pour la récolte de l’année prochaine.
Claire Kaboré indiquent que ces citernes sont toujours opérationnelles même si, treize ans plus tard, celles-ci se sont détériorées. "Elles sont toujours opérationnelles et elles jouent vraiment un rôle important pour la scolarisation des enfants dans la zone", précise la directrice de Gret Madagascar.
"Le problème, c’est que s’il n’y a pas d’eau, de toute façon elles ne se remplissent pas, donc cette année elles n’ont pas vraiment joué leur rôle. Par contre, elles pourraient jouer un rôle très efficace dans la période actuelle. On pourrait remplir ces citernes avec des citernes d’eau qui viendraient autour des écoles et des habitations".
Si ce genre de crise est récurrent dans la région, celle qui frappe actuellement nos amis malgaches est singulière par le fait qu’elle ne concerne pas que certains villages ou certains secteurs du Sud de la Grande île, mais bien l’ensemble de la région.
Neuf victimes supplémentaires
Et la situation s’aggrave d’heure en heure. L’alerte a été lancée à Amboasary la semaine dernière suite au décès de huit mois enfants, mais comme l’explique Rija Rasolondraibe, notre correspondant à Madagascar, le problème dure en fait depuis le mois de juin dernier. Depuis, au moins neuf autres personnes ont perdu la vie du fait de la famine.Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Le point sur la situation à Madagascar, le 7 octobre
L’Etat malgache promet d’intervenir et certains villages ont déjà commencé à recevoir des aides. Le week-end dernier, le président malgache Andry Rajoelina s’est même rendu sur place, en promettant l’installation de "centres nutritionnels d’urgence", mais en réalité, l’Etat tout comme ses partenaires internationaux sont encore en pleine évaluation de la situation.
Ci-dessous les précisions de Rija Rasolondraibe, le correspondant de Réunion La 1ère à Madagascar :
Famine à Madagascar : Rija Rasolondraibe en direct de la grande île
A La Réunion, une chaîne de solidarité commence à s’organiser, mais là encore, il faudra certainement du temps avant que tout ne soit opérationnel. Car le Grand Sud malgache est une région isolée. Il n’y a plus non plus de liaisons aériennes vers Madagascar. Pour le moment, il est ainsi extrêmement compliqué d’envoyer des dons.
Pour l’heure, la France n’a pas encore mobilisé ses moyens pour venir en aide à cette population malgache. Car comme l’explique Camille Goyet, directrice de cabinet du préfet, l’Etat malgache doit demander officiellement l’aide de La France avant toute intervention.
Ne faites pas de dons pas à n'importe qui...
Camille Goyet appelle également les Réunionnais qui souhaitent aider les Malgaches à être vigilants. Elle invite ainsi ces derniers à ne faire de dons qu’aux associations et ONG qui sont connues et qui ont une vraie légitimité, comme la Piroi, par exemple. "Parce que c’est le risque qu’il peut aussi y avoir lorsqu’il y a un appel à la solidarité : on a des personnes qui en profitent. Donc il faut bien faire attention".#Madagascar 🇲🇬- "Nous le savons, protéger les #forêts garantit le maintien de la pluviométrie et protège le sol de l’#érosion. C’est ce que l’on diffuse dans les #sensibilisations à travers tous nos moyens de communication."
— Gret (@Gret_ONG) October 7, 2020
Lire l'#interview complète🔽https://t.co/eextnbLXGK pic.twitter.com/8fR56sjsCF
La directrice de cabinet du préfet insiste sur le fait qu’il faut "canaliser les dons et faire confiance à des structures, des ONG qui sont solides, qui savent travailler sur le terrain et qui ont l’habitude de le faire". On a d’ailleurs l’exemple du Gret, le Groupe de recherche et d’échange technologique à Madagascar.
Cette ONG française dispose d’une équipe basée sur place. Claire Kaboré, qui en est la directrice, confirme que la situation est extrêmement grave. "Cette année, la crise n’est pas plus forte que celle de 2016 mais elle est grave, explique-t-elle. Des ménages n’ont actuellement plus de réserves d’alimentation. Ceux qui ont du cheptel, le brade à des prix assez faibles. Et ceux qui n’en ont pas, n’ont pas d’autres recours que de vivre de la cueillette, notamment des fruits et du cactus, ou de brader le peu qu’ils ont".
Claire Kaboré était interrogée dans le journal de 12h30 de Réunion La 1ère :
Famine à Madagascar : Claire Kabore, en direct dans le Journal de12h30
Les populations sinistrées ont donc besoin en priorité de nourriture et d’eau potable. Mais aussi de semences pour permettre aux paysans d’anticiper pour la récolte de l’année prochaine.
Que deviennent les citernes de l’opération Kéré ?
En 2007, La Réunion était déjà venue en aide aux populations du Sud de Madagascar victimes de la sécheresse et de la famine. L’opération Kéré avait alors rapporté plus de 400 000 euros. Des dons qui ont notamment servi à construire des citernes pour récolter de l’eau de pluie dans les écoles.Claire Kaboré indiquent que ces citernes sont toujours opérationnelles même si, treize ans plus tard, celles-ci se sont détériorées. "Elles sont toujours opérationnelles et elles jouent vraiment un rôle important pour la scolarisation des enfants dans la zone", précise la directrice de Gret Madagascar.
"Le problème, c’est que s’il n’y a pas d’eau, de toute façon elles ne se remplissent pas, donc cette année elles n’ont pas vraiment joué leur rôle. Par contre, elles pourraient jouer un rôle très efficace dans la période actuelle. On pourrait remplir ces citernes avec des citernes d’eau qui viendraient autour des écoles et des habitations".