Débutée le 2 juillet dernier, l'éruption du Piton de la Fournaise s’est arrêtée ce jeudi 10 août aux alentours de 5 heures du matin, après "une phase de gaz piston", indiquent les scientifiques de l'observatoire volcanologique.
En réponse à leurs recommandations, le préfet de La Réunion a décidé lepassage en phase de sauvegarde du dispositif Orsec Volcan. Philippe Kowalski, le directeur adjoint de l'observatoire, parle d'une éruption qui reste dans la moyenne de ce qui a déjà été observé à La Réunion depuis 1972.
"Depuis une dizaine de jours, nous observions une baisse d'intensité très progressive et très lente dans les signaux que nous enregistrons. On peut dire que l'éruption est morte paisiblement", résume-t-il.
L'interview de Philippe Kowalski sur Réunion La 1ère :
39 jours de spectacle
Pour l'instant, aucune hypothèse n’est écartée quant à l’évolution de la situation à venir. L'équipe de l'observatoire n'en exclut aucune, de l'arrêt définitif de l'éruption à une possible reprise de l'activité sur le même site, voire ailleurs, compte tenu de la poursuite de l’inflation de l’édifice.
Le spectacle aura duré un peu plus d'un mois. "Depuis 1972, la durée moyenne d'une éruption est de 21 jours alors que là, on est à 39 jours, donc on est légèrement supérieur à la moyenne dans la durée", explique encore Philippe Kowalski.
Une coulée "double" inhabituelle
Cette éruption reste également dans la moyenne au niveau des volumes de lave émis. "On est à 12 millions de mètre cube émis", précise le spécialiste.
"En revanche, on a eu des phénomènes inhabituels avec l'ouverture de deux fissures avec de l’activité simultanée le premier jour, et surtout la dernière fissure ne s'est pas ouverte, en surface tout du moins, dans le prolongement des précédentes, ce qui est assez inhabituel".
Un début d'éruption puissant
Le 2 juillet dernier, à 7h36, une crise sismique accompagnée de déformations rapides avait été enregistrée alors que le trémor éruptif n'apparaisse aux alentours de 8h30. Et ce début d'éruption puissant pouvait faire craindre un scénario bien différent de ce qui s'est finalement déroulé.
"Dans les premiers jours, l'éruption nous faisait craindre une progression du magma en profondeur avec une ressortie hors enclos, à plus basse altitude. On aurait été dans les hauts de Saint-Philippe", indique encore Philippe Kowalski.
Une activité concentrée sur le flanc Sud-Est
Et ces dernière semaines, la coulée était toujours visible depuis de la Route des laves dans le Sud sauvage, entre Sainte-Rose et Saint-Philippe. De quoi ravir les Réunionnais et les touristes en cette période de vacances scolaires.
Cette éruption s'est concentrée au niveau de la fissure ouverte sur le flanc Sud-Est du volcan. La lave émanant de cette fissure a dévalé les Grandes Pentes avant qu'un front de coulée ne reste figé à 1,8 km de la route à une altitude comprise entre 900 et 1 700 mètres.