Ce mois-ci, l’activité du Piton de la Fournaise a été marquée par l’éruption du 2 juillet. Dans son bulletin mensuel, publié mardi 1er août, l’Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise revient sur les derniers mouvements au volcan.
Début d’éruption le 2 juillet
Le 2 juillet, à 7h36, une crise sismique, accompagnée de déformations rapides, est enregistrée. Au bout de 54 minutes, vers 8h30, le trémor éruptif apparait, indiquant l’arrivée du magma à proximité de la surface. Rapidement, les données de l’Observatoire montrent un maximum d’intensité sur le flanc Est, à proximité du Piton Voulvou.
Ouverture de plusieurs fissures sur le flanc Est
Cette éruption est caractérisée par l’ouverture de fissures éruptives sur le flanc Est vers 8h30 et 12h30, à environ 1850 et 1750 m d’altitude.
Dans les heures qui suivent, une importante sismicité reste enregistrée, ainsi qu’une déformation du sol sur une des stations GPS de l’Observatoire. "A 17h50, une nouvelle fissure, d’environ 500m de long, s’ouvre sur le flanc Est Sud-Est du volcan, toujours à l’intérieur de l’enclos", rappelle l'Observatoire.
Le 3 juillet vers 8h, lors d’un survol en hélicoptère, une équipe de l’Observatoire remarque que l’activité éruptive a cessé sur les trois premières fissures ouvertes sur le flanc Est. Le front de coulée a stoppé sa progression vers 1470m d’altitude après s’être propagé sur environ 2km.
Le front de coulée à l’arrêt depuis le 5 juillet
L’activité éruptive se focalise sur la fissure ouverte sur le flanc Sud-Est du volcan. Une coulée principale émanant de cette fissure dévale les Grandes Pentes. Ce point d'activité est à l’origine de l’édification d’un nouveau cône.
Avec la baisse du trémor et des débits, le front de coulée est resté figé à 1,8 km de la route et n’a plus progressé depuis le 5 juillet. L’activité se concentre à plus haute altitude (900-1700 m).
A partir du 5 juillet, la croissance du champ de lave s’est faite essentiellement par élargissement et épaississement au niveau des réseaux de tunnel de lave.
Des fluctuations
Depuis le 9 juillet, l’amplitude du trémor volcanique montre des périodes de fluctuation, avec une faible activité au niveau du cône éruptif, depuis le 17 juillet.
L’Observatoire explique que "depuis la mi-juillet, une faible inflation de la zone sommitale est enregistrée, indiquant une re-pressurisation du système d’alimentation du volcan", avec possiblement le transfert de magma profond pour alimenter l’éruption toujours en cours.
Une forte sismicité avant l’éruption
Cette éruption débutée le 2 juillet a été précédée par une augmentation de la sismicité à partir du 12 juin, ainsi qu’une reprise de l’inflation de la zone sommitale.
Ainsi entre le 12 juin et le début de la crise sismique du 2 juillet, il a été enregistré 789 séismes volcano-tectoniques superficiels sous le sommet. Ces séismes étaient localisés sous le cratère Dolomieu. De nombreux éboulements dans le Cratère, au Cassé de la Rivière de l’Est et au niveau de la coulée de l’éruption de septembre-octobre 2022 ont aussi été enregistrés en juillet.
Et une faible sismicité depuis le 7 juillet
"L’augmentation de la sismicité superficielle sous le sommet et la reprise de l’inflation de la zone sommitale à la mi-juin, étaient le témoin d’une pressurisation du réservoir magmatique superficiel par des remontées de fluides profonds", expliquent les scientifques de l’Observatoire. De quoi conduire à l’éruption du 2 juillet.
Le mois dernier, l’Observatoire aura enregistré au total : 2189 séismes volcano-tectoniques superficiels sous les cratères sommitaux ; 45 séismes profonds (sous le niveau de la mer) ; 111 séismes de type longue-période et 235 éboulements. Depuis le 7 juillet, la sismicité est restée faible.