Fin prématurée de la campagne sucrière dans l’Est : une mauvaise saison frappée par la sécheresse

La campagne sucrière 2020 prend fin prématurément, ce vendredi 27 novembre 2020, dans le bassin Nord et Est de l’île. En cause, une sécheresse sans précédent en cours depuis le mois de mai.
 
Le ballet des cachalots et autres tracteurs a pris fin ce vendredi dans l’Est et le Nord de l’île. L’usine de Bois-Rouge, elle, a broyé ses dernières cannes. Et le bilan tant espéré est loin d’être au rendez-vous. Après une campagne catastrophique en 2018 marquée par Fakir et la crise des Gilets Jaunes, et jugée moyenne en 2019 avec 1.7 millions de tonnes réceptionnées sur l’ensemble de l’île, celle de 2020 se termine donc avec trois semaines d’avance dans le Nord et l’Est. Une campagne 2020 non seulement marquée par la crise Covid-19 mais surtout par les aléas climatiques. La sécheresse sans précédent en cours depuis mai a pour conséquence des cannes qui sèchent littéralement sur pied.
 

Une petite campagne cette année.

Florent Thibault, directeur de Tereos Océan Indien


En chiffres, cela donne 780 000 tonnes de cannes broyées sur l’Usine de Bois-Rouge, 1 542 000 tonnes pour l’ensemble de l’île soit 200 000 tonnes de moins que la moyenne des 5 dernières années. Une baisse toutefois compensée par la richesse de la canne indique Téréos. En effet, privée d’eau, la teneur en sucres de la canne est peu plus élevée que d’ordinaire ce qui compense le peu de poids pour les planteurs. Même si ces derniers estiment une perte de l’ordre de 25 à 30% de leur chiffre d’affaire.
 

Les planteurs demandent la reconnaissance de l’état de calamité naturelle sécheresse


Les organisations agricoles réclament depuis plusieurs mois le déclenchement du dispositif calamité sécheresse pour le département ainsi qu’une aide de 300 euros pour les engrais, ainsi qu’un coup de pouce pour le paiement des factures d’eau.
La DAAF, Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt, indique de son côté que les démarches ne peuvent être entreprises qu’à la fin de la période de sécheresse en cours, soit mi-décembre au plus tôt. Les années 2010 2011, 2012 et 2013 avaient été indemnisées à hauteur du tiers de la perte mais cela a pris plusieurs mois avant que le dispositif ne soit effectif.
Pour pouvoir être éligible, deux conditions sont nécessaires: un agriculteur devra montrer qu’il a subi au moins 25% de pertes sur le rendement et que cela représente au minimum 13% de son chiffre d’affaire. Pour la canne à sucre par exemple, les résultats de l’année 2020 seront comparés avec les moyennes des 5 dernières années.

Le reportage de Jean-Claude Toihir et Florence Bouchou : 
 

La campagne sucrière pour le bassin Ouest et Sud prendra, elle, fin le 5 décembre prochain.