Lise-May admire ses gâteaux exécutés avec beaucoup d'amour. Il faut dire que depuis ce matin, elle est au four et au moulin dans la partie pâtisserie de l'AFPAR de Saint-André.
" Avec tout ce que l’on a fait, une charlotte, un Paris-Brest, une tarte aux framboises. Je suis très satisfaite de ce que j’ai fait aujourd’hui " admet-elle avec un grand sourire.
L'objectif est simple : valider son certificat de qualification professionnelle en boulangerie-pâtisserie. Un CQP qui forme aussi bien d'anciens chauffeurs routiers, restaurateurs, travailleurs sociaux ou chômeurs. Un CQP presque semblable au CAP.
Il n'y a pas d'âge pour se reconvertir
A 60 ans, la voilà donc diplômée en boulangerie-pâtisserie. Elle, l'ancienne responsable des ressources humaines d’une grosse entreprise. Lise-May l’a quittée à la faveur d’un plan de départ volontaire pour un projet-plaisir. "
Sat i plé amwin sé surtout la créasyon. Jamais mwin noré pu penser que j’étais capable de faire de si beaux gâteaux, pains. Et je suis heureuse de pouvoir faire mes propres gâteaux et mon pain personnellement ".
Lise-May a surtout un projet auquel elle tient. C’est son projet-bonheur. " J'espère monter une petite boulangerie ou un point chaud avec mon mari. Quelque chose qui puisse faire profiter aux Réunionnais, aux clients de vrais gâteaux artisanaux ".
Trouver enfin une voie, une vocation
Côté boulangerie, les pains spéciaux sortent du four. Elodie Cadet est à la baguette. Cette jeune mère de famille de quatre enfants, titulaire d'un BEP couture a déjà fait mille métiers. De serveuse à caissière avant de trouver sa voie.
"Kan ou lé jéun ou koné pa kwé choisir kom métier, ou lé trop jeune. Avec le temps, mwin l’a pu choisir, voilà ma vocation ".
Une formation très prisée
Lise-May, Elodie, au total une douzaine de stagiaires ont été diplômés à l'AFPAR de Saint-André après quatre mois de formation en pâtisserie, quatre autres en boulangerie. Et le niveau est élevé.
Le reportage de Réunion La 1ère :
" Ils sont très bons. Avec quatre mois de formation et d'excellents professionnels pour les former. [...] Il y a des élèves qui sont embauchés chez d'anciens élèves qui ont ouvert leur boutique, la boucle est bouclée " se réjouit Enzo Fassone, président du jury du Certificat de Qualification Professionnelle.
Il manque à La Réunion cent-quatre-vingt-dix boulangers. Pour accéder à cette formation très demandée et dispensée par l’AFPAR deux fois par an, il faut plus d’un an d’attente.