Gilbert et Guylène sortis du fénoir en écoutant Jean-Paul II

"Jean-Paul II a remis de la Lumière dans notre vie" Gilbert et Guylene Robert.
Installés dans les hauts de Sainte-Marie, Gilbert et Guylène ont failli perdre espoir et tout abandonner en apprenant la maladie de leur fille. Le 2 mai 1989, lors de la venue de Jean-Paul II à La Réunion, ils ont pris le discours du pape au pied de la lettre et ont retrouvé l'envie d'avancer.  
Kelly n'était encore qu'un bébé. Une petite fille de 6 mois. C'est à cette époque que Guylène et Gilbert ont appris que leur enfant souffrait d'une maladie génétique, la drépanocytose. Une maladie affectant le système sanguin, provoquant de l'anémie et de nombreuses complications pouvant entraîner la mort. 
 

Le médecin nous a dit qu'elle vivrait jusqu'à l'âge de 7 ans..."


"Le médecin nous a dit qu'elle vivrait jusqu'à l'âge de 7 ans... Pas plus... " raconte Gilbert Robert, médusé. "Je respecte les scientifiques, ils sont allés à l'école, ils ont appris ce qu'ils savent dans les livres, mais pour moi, ils ne pouvaient pas connaître à quel moment notre fille allait mourir" explique Gilbert avec un sentiment mêlé de colère, de frustration et de soulagement à la fois. 

"Après plusieurs examens, plusieurs tentatives pour la soigner, les diagnostics étaient les mêmes. Nous étions abattus, nous allions baisser les bras. On nous disait que notre fille était condamnée et que nous ne pouvions rien faire pour la sauver... " confie Guylène, dubitative, les pensées fixées sur ses souvenirs douloureux. 

Arrivé l'âge fatidique des sept ans de kelly, Gilbert et Guylène s'attendaient au pire. En apprenant la venue de Jean-Paul II à La Réunion, ils décident d'emmener leur fille voir le pape à l'occasion de la messe de la Trinité le 2 mai 1989. 
 
Gilbert et Guylène se souviennent que leur fille Kelly avait 7 ans lorsqu'ils l'ont emmenée voir jean-Paul II à La Réunion.

Depuis la veille déjà, Gilbert ne tenait plus en place. Il se rend à l'aéroport de Gillot pour assister à la descente d'avion du souverain pontife. Puis sa sortie de l'aéroport. A pieds, il décide de suivre la papamobile sur une dizaine de kilomètres jusqu'à la préfecture dans un premier temps, puis à la cathédrale de Saint-Denis. 
"Je ne sentais pas la fatigue, je riais, j'exhultais. C'était un moment de joie intense. Le fait de voir Jean-Paul II était comme un pansement pour mon coeur... " raconte Gilbert les yeux éclairés par une lueur de bonheur. 
 

Nous sommes sortis du fénoir"


Le lendemain, le 2 mai, l'aubergiste de Piton Fougères est arrivé très tôt sur l'esplanade de la Trinité au milieu des 120 000 pèlerins qui avaient fait le déplacement pour assister à la célébration donnée en l'honneur du Frère Scubilion. Les mots du pape l'ont marqué à vie. "Il était comme un aimant qui nous attirait à lui. Dans son regard on pouvait voir de l'amour. C'est comme s'il était éclairé de l'intérieur. Et cette lumière il la transmettait à tous immédiatement ! " 

Coïncidence. Miracle. Qui sait ce qui s'est vraiment passé ? Gilbert et Guylène n'ont qu'une certitude : "Nous avions perdus espoir et en entendant le pape on s'est dit qu'il ne fallait rien lâcher. Qu'il fallait continuer à croire que notre fille serait sauvée". "Nous sommes sortis du fénoir" renchérit Gilbert, laissant s'exprimer l'émotion provoquée par cette rencontre déterminante dans leur vie. 
 

Kelly, à son tour maman d'un garçon en bonne santé


Trente ans après la venue du Saint-Père, Kelly est en vie. Ses parents ont enchaîné les voyages dans les hôpitaux spécialisés pour trouver le traitement le plus adapté. Aujourd'hui encore elle est suivie de près par une équipe de professionnels de santé compétents. La drépanocytose étant une pathologie génétique, ils redoutaient que Kelly ne transmette à son tour le gène malade. Là encore, le hasard (ou la main providentielle du destin, c'est selon) a été d'un généreux secours car Kelly est aujourd'hui maman d'un petit garçon qui est en bonne santé. 

 
Guylène Robert s'est rendue à Rome avec le groupe de pèlerins réunionnais conduits par le regretté Père François Glénac pour assister à la canonisation de Jean-Paul II.

En hommage à cette bénédiction qu'ils estiment avoir reçue à l'occasion de la venue de Jean-Paul II à La Réunion, Guylène s'est rendue à Rome en avril 2014. Avec un groupe de pèlerins réunionnais conduits par le regretté père François Glénac, elle s'envole pour le Vatican afin d'assister à la célébration de la canonisation du Saint-Père.  
 

Un voyage à Rome pour assister à la canonisation de Jean-Paul II


Au fil des jours les visiteurs affluaient du monde entier au point que le jour J, impossible de se rendre sur la place Saint-Pierre, gorgée de 500 000 personnes massées les unes contre les autres. Le curé de Sainte-Marie les guide alors vers l'église de Saint-Louis-des-Français, située entre la place Navone et le Panthéon. Arrivé au petit matin le groupe s'installe en attendant la célébration aux côtés d'une importante délégation venue de l'Hexagone. L'église de Saint-Louis-des-Français étant l'église nationale de France à Rome...     

"Même si je n'ai pas pu aller jusqu'à la place St-Pierre le 27 avril, j'ai ressenti une émotion immense et j'ai eu le sentiment de vibrer à l'unisson avec tous ceux qui ont prié pour Jean-Paul II. C'était très fort... C'était magnifique... " confie Guylène heureuse du chemin parcouru.  
Plus de 500 000 personnes étaient massées sur la place Saint-Pierre et sur la Via della Conciliazione pour participer à la canonisation de Jean-Paul II et de Jean XXIII. En raison de cette affluence, Guylène Robert et plusieurs Réunionnais ont suivi la cérémonie depuis l'Eglise de St-Louis-aux-Français en compagnie d'une importante délégation en provenance de l'Hexagone.


Le 27 avril 2019, si le chemin pour se rendre à l'église de la Trinité sera physiquement plus court, la célébration du souvenir de la visite de Jean-Paul II à La Réunion symbolisera pour les époux Robert celui d'une transformation, rappelant à leur tour, si nécessaire, que l'espoir est un bien précieux et que, comme le disait le pape : "pa beswin la pèr, sort dann fénoir, allé dann la lumyèr, zot mèm la lumyèr i étinn pa".