Grève Albioma : les salariés des centrales thermiques prolongent de 24 heures, les planteurs se mobilisent

Dix-sept remorques de cannes attendent devant l'usine sucrière du Gol, à l'arrêt du fait de la grève à Albioma.
En grève depuis jeudi 17 octobre au soir, les salariés d’Albioma prolongent de 24 heures minimum leur mouvement. Les centrales thermiques du Gol et de Bois-Rouge n’alimentent plus les usines sucrières. Les planteurs, qui ne peuvent plus livrer leurs cannes, demandent à être dédommagés.

Les salariés d’Albioma poursuivent leur grève. Le mouvement est prolongé de 24 heures au moins. Jeudi 17 octobre au soir, peu avant 22h, ils ont mis à l’arrêt les centrales thermiques de Bois-Rouge et du Gol.

Regarder le reportage de Réunion la 1ère : 

La grève à Albioma se poursuit, les planteurs de cannes impactés.

  

Impact sur le réseau électrique

La conséquence a été directe, 165 000 foyers se sont retrouvés privés d’électricité durant près de 3 heures pour certains. EDF Réunion a réparti les efforts de production d’électricité sur ces autres moyens, comme la centrale du Port ou les centrales hydrauliques. Des coupures de délestage ont tout de même dû être réalisées vendredi 19 octobre, mais pas ce week-end.

Ce lundi 21 octobre, la grève se poursuit donc à Albioma. Au bout de 3 jours, la direction est parvenue à redémarrer une des 3 tranches de la centrale thermique du Gol. Cette tranche permet d’alimenter le réseau électrique, mais pas la sucrerie, précise Mickaël Bouillon, représentant de la CGTR chez Albioma Réunion.

 

Pas de livraison dans les usines sucrières

L’autre conséquence est pour les planteurs. Impossible de livrer leurs cannes depuis le vendredi 18 octobre au matin. En effet, les usines sucrières du Gol et de Bois-Rouge ne peuvent pas broyer les cannes déjà réceptionnées, du fait de l’arrêt des centrales d’Albioma.

Résultat, les cannes se sont accumulées et l’usinier ne peut en prendre davantage en charge. Les plateformes de livraison sont donc fermées jusqu’à nouvel ordre. A titre d’exemple, 17 remorques sont en attente devant l’usine du Gol.

Dasn l'après-midi de ce lundi, l'UPNA Réunion indique que l'alimentation en vapeur a repris à l'usine sucrière du Gol, ce qui permet de lancer la chauffe et de poursuivre la purge des systèmes. Le broyage des cannes déjà réceptionnées pourraient reprendre demain, mardi 22 octobre, dans la soirée. Les plateformes de livraison restent pour le moment fermées. 

"On espère bien qu'il y aura des dédommagements. Le mois d'octobre c'est le meilleur mois pour livrer de la canne, on est en plein pic de la richesse, et on a des cannes en souffrance au champ", pestait Dominique Clain de l'UPNA sur le plateau de Réunion La 1ère ce lundi soir, en présence du préfet Jérôme Filippini. 

Réécoutez Dominique Clain, président de l'UPNA, et Jérôme Filippini, préfet de La Réunion, sur Réunion La 1ère : 

Invité plateau Dominique Clain de l'UPNA

Les planteurs à la rencontre des grévistes d’Albioma

Une situation qui impacte les planteurs au plus mauvais moment de la campagne sucrière. En effet, c’est à cette période que la richesse en sucre des cannes est la meilleure. Ensuite elle déclinera.

Ce lundi 21 octobre, le président de la CGPER, Jean-Michel Moutama, est allé à la rencontre des grévistes d’Albioma au Gol, pour les assurer de son soutien. Les planteurs se sont positionnés devant une des entrées de la centrale thermique.

La grève se poursuit jusqu’à nouvel ordre

Ce lundi 21 octobre, les grévistes maintiennent leur piquet devant la centrale thermique Albioma du Gol, sans la bloquer, pour 24 heures minimum, assure Mickaël Bouillon, le représentant de la CGTR chez Albioma Réunion.

Les grévistes se battent pour défendre leurs conditions de travail et pour le maintien de leur statut. Saisis, les préfets de La Réunion, de Martinique et de Guadeloupe ont relayé la demande des grévistes d’une médiation de l’Etat auprès du ministère des Outre-mer.

Faute de médiation, le mouvement pourrait se durcir. La fédération CGTR Ports & Docks pourraient le rejoindre, si tel était le cas.

  

Des mobilisations à venir

Pour les syndicats agricoles, l’usinier Tereos reste leur interlocuteur. L’UPNA Réunion estime donc que c’est à lui de dédommager les planteurs de leurs pertes. Une rencontre est donc prévue avec Tereos à l'usine de Bois-Rouge, indique l’UPNA Réunion.

Hier, L’UPNA Réunion demandait déjà un arbitrage du préfet de La Réunion sur la question, appelant à la mobilisation mardi 22 octobre à 10h devant la préfecture.