Les médecins libéraux annoncent "un vendredi noir" ce 13 octobre dans les cabinets médicaux de La Réunion, comme dans le reste du pays.
"A La Réunion, d'après les derniers relevés, on est à 85-90% de médecins généralistes en grève et en établissement de santé, pour vous donner un exemple, la clinique de Sainte-Clotilde, qui est le plus gros établissement de l'île, sera quasiment à l'arrêt, ce vendredi", indique le Dr Humbert Gojon qui est le président du syndicat des médecins libéraux de la Réunion.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Une unité syndicale "historique"
Mardi, une intersyndicale de douze syndicats de médecins libéraux et étudiants a affiché son "unité historique" en vue de ce mouvement de grève qui se traduira donc par des fermetures de cabinets ou encore des déprogrammations d'actes techniques.
"Les patients arrivant aux urgences à la clinique de Sainte-Clotilde seront redirigés vers les autres hôpitaux de l'île", explique encore le Dr Gojon.
Regardez l'interview du Dr Humbert Gojon sur Réunion La 1ère :
Compenser les effets de l'inflation
"On reprend exactement les mêmes revendications qu'au niveau national", poursuit le médecin réunionnais. "C'est-à-dire une revalorisation qui soit en adéquation avec l'inflation. Il faut savoir la consultation du médecin libéral n'a pas été revalorisé".
Les négociations conventionnelles avec l'Assurance maladie avaient été rompues l'an dernier, donnant lieu à un règlement arbitral, avec une revalorisation du tarif des consultations de seulement 1,50 euro par rapport aux précédents tarifs datant de 2017.
"Ca compense à peine un début d'inflation, réagit encore le Dr Gojon. Pour être à peu près dans les clous, il faudrait environ 30 euros".
Un mouvement de grève "reconductible"
L'autre redevendication des médecins libéraux porte sur la modification de la proposition de loi Valletoux sur l'accès aux soins, qui sera examinée fin octobre au Sénat. Porte-parole de l'intersyndicale et président du syndicat des chirurgiens (Bloc), Philippe Cuq estime que cette loi Valletoux est un "texte de bureaucrates" et une "loi de contrainte à tous les articles".
L'intersyndicale indique encore que ce mouvement de grève "sera reconductible". Celle-ci réunit la totalité des syndicats représentatifs (Avenir Spé-Le Bloc, CSMF, MG France, FMF, SML, et UFML-S), des syndicats de jeunes et futurs médecins ainsi que le collectif Médecins pour demain.