Grève des personnels navigants chez French Bee : la direction de la compagnie assure qu'il n'y aura pas de perturbations sur La Réunion

Un avion de la compagnie French Bee à La Réunion.
Deux syndicats au sein de la compagnie aérienne French Bee ont déposé un préavis de grève reconductible du 22 au 25 décembre 2022. Le directeur général de la compagnie, Marc Rochet, a tenu à rassurer les passagers puisque selon lui, les vols sur la destination Réunion ne devraient pas être impactés.

Si en métropole c'est la grève de la SNCF qui fait grincer des dents parmi les passagers, à La Réunion, ce sont les transports aériens qui sont concernés par des mouvements sociaux.

La compagnie aérienne French Bee fait l'objet d'un préavis de grève du 22 au 25 décembre, reconductible. SNPNC-FO et CGT à l'initiative du mouvement, expliquaient la semaine dernière faire face à des conditions salariales très basses et des dysfonctionnements dans les conditions de travail.

"Nous allons opérer tous nos vols"

Interrogé en direct au JT de Réunion La 1ère ce jeudi 22 décembre 2022, Marc Rochet, le PDG de French Bee, a tenu à préciser que le mouvement ne concernait pas l'ensemble des navigants commerciaux de la compagnie, et ne devrait donc pas trop impacter son activité. 

Marc Rochet, patron de French Bee, s’exprime en direct sur le mouvement de grève qui débute aujourd’hui au sein de sa compagnie

"Compte tenu d'un nombre relativement faible de grévistes, nous allons opérer tous nos vols sur la destination Réunion et aux horaires prévus", a déclaré Marc Rochet, souhaitant "gérer ça le mieux possible". En effet, la compagnie explique avoir programmé ses équipages pour les jours suivant en fonction des personnels non-grévistes. 

"Une grève au moment de Noël par chantage"

Si le mouvement ne devrait donc pas trop se faire ressentir côté passagers, le directeur général de la compagnie aérienne estime qu'il "n'est pas acceptable en cette période de Noël et de jour de l'an", alors que nombreux sont ceux qui souhaitent se regrouper en famille ces jours-ci.

"Quand on fait ce métier de passion, on sait qu'il y a des vols qu'il faut faire à Noël, au jour de l'an, à des moments où les clients sont très sensibles à leur capacité à se déplacer"

Marc Rochet, PDG de French Bee et d'Air Caraïbes

S'exprimant enfin sur les demandes de la SNPNC-FO et CGT, Marc Rochet dit être "conscient des revendications sociales et liées à l'inflation". Des réunions de négociation sont d'ailleurs prévues en janvier. "Nous ferons en fonction des moyens de l'entreprise (...) mais ce n'est pas en pratiquant une grève au moment de Noël par chantage qu'on arrive à ses fins", regrette le PDG de French Bee et d'Air Caraïbes.

Des revendications "légitimes"

Rappelant qu'un plan d'action et des engagements avaient été décidés en juin dernier, il concède toutefois que la direction essaiera de "répondre en partie aux revendications sur la table, dont certaines sont légitimes".

Interrogé par Réunion La 1ère, Eric Mapouno, délégué syndical CGT déplore pourtant bel et bien "l’absence de dialogue social". "Ce problème que nous dénonçons sont liés à des conditions de travail plus que déplorables, avec notamment des salaires qui ne sont plus acceptables, déclare-t-il. (…) Ces problèmes ne datent pas d’hier ou de la semaine dernière. Ils ont été soulevés à maintes reprises depuis le début d’année, mais rien n’a été fait par la direction pour y répondre".

Voir l'interview d'Eric Mapouno, délégué syndical CGT sur Réunion La 1ère :

Interview d'Eric Mapouno, délégué syndical CGT chez French Bee

Pour rappel, les personnels navigants grévistes réclament entre autres une augmentation de 12% de la grille des salaires, qui selon eux n'a pas évolué depuis 2016. Pire, "les six premiers échelons de la grille sont en dessous du SMIC", font valoir le SNPNC-FO et la CGT, pointant du doigt "manque de reconnaissance et de dignité envers les salariés", fruit d'une "politique managériale défaillante".