La grogne des professionnels du port de St-Gilles

La tension monte entre les professionnels du port de St-Gilles et la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Réunion (CCIR). Restaurateurs, plaisanciers ou encore pêcheurs pointent du doigt la gestion désastreuse de la chambre consulaire et réclament le départ du directeur du port.
En janvier dernier, lors de ses vœux à la presse, la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Réunion (CCIR) annonçait que 9 millions d’euros seraient investis sur trois ans pour rénover le port de Saint-Gilles. « Ce sera un travail sur la réhabilitation du port via le Fond Européen de Développement Régional (FEDER). Trois millions d’euros en 2018, trois millions en 2019 et trois millions en 2020. Nous travaillerons ensuite sur la question de l’animation du port », déclare Ibrahim Patel, son président.

Trois mois plus tard, les professionnels du port n’ont toujours rien vu venir. L’endroit n’est pas entretenu, les escaliers sont en train de tomber, les pontons sont abîmés, certains locaux rencontrent des problèmes d’infiltrations… Sans compter l’ensablement, un problème récurrent qui perturbe le fonctionnement du port amis sur lequel la CCIR avait déjà précisé que « c’est de la compétence du TCO et non de la CCIR ».
Les professionnels se mobilisent

Les pêcheurs, plaisanciers et commerçants du port de St-Gilles demandent alors des comptes, d’autant que la Chambre leur demande de payer la redevance dont ils doivent s’acquitter en une seule fois, alors que le paiement se faisait par trimestre auparavant.
« C’est un port de pêche et de plaisance. Pour la pêche il n’y a pas de structure adaptée. Il n’y a pas de machine à glace, pas de chambre froide, pas de bras de levier de déchargement, pas de ponton de déchargement pour le poisson… Y a vraiment rien qui est fait pour la pêche professionnelle. La seule qu’on fait, c’est de nous demander de payer », déplore David Rakotomalala, patron pêcheur.

Les professionnels réclament également une amélioration de l’environnement autour du port et la régularisation de leur Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT). « Quand je me présente à la banque pour demander des sous pur faire des rénovations, on me dit non parce-ce que je n’ai pas d’AOT à jour », raconte Benoît Doki-Thonon, gérant d’un centre de plongée. « Et y a pas d’assurance qui fonctionne si on a un sinistre dans nos locaux. Moi j’ai un local dans lequel il y a des fuites d’eau, ça fait des années que ça dure et on me promet qu’on va trouver des solutions, qu’on va engager les travaux le mois prochain… Ca fait déjà un an et rien n’est fait ».

Aujourd’hui, tous veulent des actions pour améliorer la sécurité du port mais surtout leur outil et environnement de travail. Réunis dans l’association des amodiataires du port de St-Gilles, ils demandent purement et simplement le départ du directeur.

Le reportage de Thierry Chapuis
Reportage ©Réunion la 1ère