Le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, annonce ce mardi 5 décembre après-midi, des mesures pour "élever le niveau scolaire" des élèves en France. Des annonces qui font écho au rapport du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) de l’OCDE, qui évalue tous les trois ans, le niveau scolaire d’élèves de 15 ans dans 81 pays.
Selon une première enquête menée par le ministère, les élèves français sont plutôt mal situés dans le classement, avec seulement 2% d'élèves de 4ème ayant un niveau avancé en mathématiques, contre 50% à Taïwan ou à Séoul.
Des groupes de niveaux pour les collégiens
Face à ce constat, Gabriel Attal s’attaque au “tabou du redoublement”, et annonce la mise en place de groupes de niveaux au collège.
Le ministre de l'Éducation nationale fait part de son intention de "remettre de l'exigence" à l'école, au collège et au lycée. Ce mardi après-midi, il a indiqué qu’une nouvelle épreuve de mathématiques serait instaurée au baccalauréat pour la classe de 1ère à partir de la rentrée 2025. Le ministre a également annoncé que les professeurs, et non plus les parents, auront le "dernier mot" pour la validation d’un redoublement.
Vers la hausse des inégalités, pour plusieurs syndicats
Pour Pierre-François Mourier, recteur de l'académie, les groupes de niveaux sont nécessaires. “Les classes restent les mêmes, mais il y a trois groupes de niveaux par classe. De un à trois, les élèves sont plus aidés en fonction de leur niveau”, réagit Pierre-François Mourier, recteur de l’académie, qui affirme que cette mesure sera mise en place dès la rentrée 2024 au sein des collèges
Ecoutez l'interview de Pierre-François Mourier, recteur de l'académie sur Réunion La 1ère :
Mais les syndicats ne sont pas de cet avis. Selon eux, cette mesure “risque d’accroître les inégalités, sans élever le niveau général”.
“Les élèves les plus en difficulté ne profitent que très peu d’une répartition par niveau. Le bénéfice est nul. On le voit dans nos classes. Ce qu’il nous faut, c’est moins d’élèves en face de nous, de façon à ce que nous ayons le temps de travailler”, constate Corinne Peyré, secrétaire académique du SNES-FSU Réunion.
On va, par ces regroupements, aggraver et discriminer encore plus les élèves par leur origine sociale.
Corinne Peyré, SNES-FSU Réunion
“Le redoublement n’est pas la solution” - FCPE
Le nombre de redoublements a chuté depuis les années 1980. Pour Gabriel Attal, le fait de ne pas faire redoubler les élèves, depuis 2015, pourrait également expliquer la baisse du niveau. Il annonce donc un recours plus massif à ce dispositif.
“Il faut voir le redoublement, comme tout sauf comme une punition. Un redoublement réussi est une chance pour un élève”, exprime le recteur de l’académie. Ce qui va changer, c’est que les élèves vont être accompagnés. Ils vont être insérés dans un cursus scolaire normal”.
Ecoutez l'interview de Pierre-François Mourier, recteur de l'académie sur Réunion La 1ère :
Mais cette mesure ne fait pas non plus l'unanimité auprès des parents d'élèves. Pour Jean-Daniel Amouny, président départemental de la Fédération des Conseils de Parents d'Élèves (FCPE), dans plusieurs cas, "le redoublement n’est pas la solution”.
“Si, aujourd’hui, on a peu de redoublements, c’est soit que ces propositions ne sont pas faites à bon escient. Soit que ça ne sert à rien, car si le marmaille n’adhère pas, si l’élève est forcé, ça ne sert à rien”, affirme Jean-Daniel Amouny.
Parmi les autres annonces faites par le ministre, figurent entre autres, le recours plus massif au soutien sur les matières essentielles et le retour au manuel, version papier.