Ile Maurice : le kreol morisien autorisé au Parlement dans quelques années

Le kreol morisien utilisé au Parlement. Pourquoi pas ? Le Premier ministre rappelle les obligations légales pour sa mise en œuvre.
Toutes les conditions ne sont pas réunies, mais le Premier ministre, Pravind Jugnauth, n’est pas opposé à l’entrée du kreol au parlement. Il indique, que les parlementaires et les employés de l’Assemblée nationale, devront suivre des cours pour lir-ekrir en kreol morisien.

Le kreol va faire son entrée à l’Assemblée nationale de l’île Maurice. C’est une question de temps pour que ce soit réalisable. Le Parlement de l’île sœur devra modifier la Constitution afin qu’elle corresponde aux règles et aux ordres permanents de l’Assemblée nationale.

Une mise à niveau des parlementaires et des employés de la chambre est également indispensable.

Le Premier ministre a indiqué que des cours seraient offerts par l’université de Maurice pour lir-ekrir le kreol morisien. Cette mesure n’est pas anodine. Elle implique des formations poussées pour les rédacteurs en charge de la transcription en kreol des débats parlementaires.

Seront également concernés le speaker (préside les débats), le deputy speaker (remplaçant du président du parlement) et le deputy chairman of committees (vice-président des commissions), précise L’Express de Maurice

Le kreol morisien enseigné dans le secondaire depuis 2021

 
À l’île Maurice, comme dans toutes les îles où le créole est d’usage courant, il n’est jamais simple d’uniformiser le langage et l’écriture.

Pravind Jugnauth a tenu à souligner cette difficulté. C’est pour cette raison qu’il a imposé l’apprentissage du kreol morisien dans le secondaire en 2021. Cette démarche est devenue évidente après la réflexion de Dev Virahsawmy : "Nos parlementaires ne savent pas parler créole correctement et pourquoi leur demander de s’exprimer dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas".

Interrogé sur la possibilité d’introduire la langue kreole dans les débats, le chef du gouvernement s’est montré prudent en soulignant : "Il est plus facile de dire des jurons en kreol qu’en anglais, disait Navin Ramgoolam", avant de conclure, "les Seychelles, on  pris beaucoup de temps avant d’introduire le kreol au Parlement".