Importation de voitures électriques : les navires rouliers refusent les véhicules d'occasion pour La Réunion

Le site du Port Est
Les véhicules électriques d’occasion ne peuvent plus être transportés par bateau depuis et vers La Réunion, pour les rouliers. Pour les particuliers, des normes spécifiques, plus contraignantes, sont mises en place.

Le 16 février dernier, un cargo de 200 mètres de long, parti d’Allemagne vers les Etats-Unis et transportant plus de 400 véhicules, prend feu au large des Açores. Les batteries en lithium des batteries électriques pourraient être à l’origine de ce sinistre.

Le navire finira par sombrer, avec à son bord près de 150 millions d’euros de valeurs marchandes. L’évènement a marqué le secteur et des mesures ont été prises depuis.

Regarder le reportage de Réunion la 1ère :

Importation voitures électriques : un chemin parsemé d'embûches

Les rouliers ne transportent plus de véhicules d’occasion

" Depuis, les compagnies maritimes ont revu leur fonctionnement et refusent aujourd’hui de faire du roulier sur des électriques qui ne sont pas du neuf sorti d’usine ", indique Yassine Bangui, gérant d’une société automobile. Un navire roulier est conçu pour transporter des véhicules neufs et d’occasion.

Les véhicules d’occasion, de direction et déjà immatriculés sont ainsi concernés. Parmi les compagnies, la CM CGM qui dessert La Réunion. Cette décision a forcément un impact sur le prix des véhicules.

Prix : du simple au double

Le coût du transport en conteneur est doublé par rapport aux bateaux rouliers, confirme Yassine Bangui. Les prix pour un transport classiques passent ainsi de 1 500 euros à près de 3 000 euros.

Pour un particulier, affréter un conteneur pour importer son véhicule électrique à La Réunion revient aujourd’hui à près 3 000 à 4 000 euros, confirme Philippe-Alexandre Rebboah, vice-président du syndicat de l’importation et du commerce de La Réunion.

Voitures électriques itw Philippe-Alexandre Rebboah, vice-président du syndicat de l’importation et du commerce à La Réunion.

 

Principe de sécurité

Pour les transporteurs, il s’agit d’une question de sécurité.  

Les voitures neuves qui sortent d’usine ont des modes "transport". Cela réduit la consommation des boitiers électroniques dans la voiture, cela met les voitures en veille et cela amène toutes les sécurités nécessaires pour les compagnies maritimes.

Philippe-Alexandre Rebboah, vice-président du syndicat de l’importation et du commerce de La Réunion 

Quelle suite pour les batteries électriques usagées ?

A La Réunion, les concessionnaires stockent les batteries électriques usagées, " dans l’attente d’avoir une filière qui soit mise en place pour pouvoir les prendre en charge et les gérer à l’instar des batteries au plomb ", indique Philippe-Alexandre Rebboah.  

Il s’agit d’un marché émergent, 11% du marché actuel est en électrique. Si une " marge de manœuvre " existe pour mettre en place cette filière, selon lui, il assure que la préfecture de La Réunion, le SICR et " toutes les parties prenantes " travaillent ardemment à trouver une solution à la " réexportation de ces batteries ".

" Des projets sont à l’étude pour savoir si on pourrait faire à La Réunion ce traitement des batteries ", confirme Philippe-Alexandre Rebboah.