C’est à peine croyable mais la SEOR le confirme, d'autant que de multiples témoignages accompagnés de photos et de vidéos commencent à affluer sur les réseaux sociaux : un flamant rose en détresse, selon les spécialistes, a été aperçu dans l'Ouest de l'île. C'est une première en 15 ans.
Le standard de la Seor, la Société d'Etudes Ornithologiques de La Réunion, est sans doute un peu plus sollicité que d'habitude ce jeudi 25 février. Et pour cause, plusieurs Réunionnais ont confié avoir aperçu un flamant rose évoluer le long des côtes de l'île, de Saint-Denis à L'Hermitage -son dernier point de chute à la mi-journée-, en passant par Saint-Paul et le Port.
Dans la vidéo publiée ci-dessus, on peut voir le flamant rose marcher craintivement sur la plage de L'Hermitage. Dans une autre, on le voit s'envoler au dessus du lagon sous les yeux ébahis des personnes présentes. "Oh, c'est magnifique", lâche l'une d'entre elles, émerveillée par cette scène des plus insolites.
Les spécialistes de la Seor insistent sur l'importance de laisser l'oiseau tranquille. "Il ne faut pas le persécuter car ce flamant rose a l'air en perdition, explique Nicolas Laurent, chargé de mission. Ce n'est pas normal qu'il soit ici. Il est soit épuisé, soit malade".
Un précédent en 2006
Ce message d'alerte s'explique d'autant plus que lors de la dernière apparition d'un flamant rose dans l'île, en 2006, des personnes mal intentionnées s'étaient amusées à attaquer l'animal à coups de bâton ce qui avait provoqué sa mort.
Le flamant rose aperçu aujourd'hui n'appartient pas à l'espèce vivant communément en Europe. Il s'agit en fait d'un flamant nain, qui comme son nom l'indique est plus petit et dont l'habitat naturel se situe en l'Afrique de l'Est et sur la côte Ouest de Madagascar, au niveau du canal du Mozambique.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Une espèce présente jusqu'au 18ème siècle à La Réunion
Il faut remonter au 17ème et au 18ème siècle pour retrouver la trace de flamants roses vivant à La Réunion. C'est ce qu'indique notamment la Seor sur son site internet en citant des témoignages de grands voyageurs tels que Gabriel Dellon, le Sieur Dubois ou encore le cartographe Jean Feuilley.
A l'époque, on observait ainsi les flamants roses du côté de l'Etang du Gol à Saint-Louis ou encore de la Rivière d'Abord à Saint-Pierre. Ils étaient aussi nombreux dans les étangs de la côte ouest de l'île.
Des ossements ont notamment été retrouvés "dans le marais de l'Hermitage". Il est encore indiqué sur le site de la Seor que le flamant rose était présent aussi à Maurice et occasionnellement à Rodrigues et que la même population pouvait se déplacer entre les îles, voire même jusqu'à Madagascar. L'espèce a finalement disparu de l'île Maurice vers 1770 et de La Réunion vers 1730.