"On prévoyait d’organiser quelques événements en respectant les gestes barrières, on avait de l’espoir au fond de nous, on voulait rouvrir jusqu’à minuit et organiser des concerts au Carré Cathédrale et puis le couperet tombe de nouveau.»
Le Patron du Bar la K’frine au centre-ville de Saint-Denis, Pierre Govindama, est partagé entre déception et lassitude d’apprendre que le couvre-feu va être prolongé d’une semaine. Prévu initialement jusqu’au 21 février, le Préfet Jacques Billant a annoncé, cet après-midi, son prolongement jusqu’au 28 février prochain jusqu'à 23h et plus jusqu'à 21h.
Des clients impatients d'un retour à la vie normale
Déception également du côté des clients habitués des lieux venus boire un verre ou manger entre amis ou collègues. Shakeel et Asna sont arrivés sur les lieux vers 19h, à 2 heures du début du couvre-feu, l’heure du grand rush pour les bars et restaurant de la place.
"c’est dommage pour nous d'être encore enfermés » explique Shakeel. "A 21 heures, nous sommes obligés de rentrer chez nous alors que nous voulons juste faire la fête." déplore t-il.
Son amie Asna raconte, qu’hier, par exemple, ils sont partis manger " On avait même encore fini qu'il il était déjà 21h. Nous nous sommes dépéchés de finir très vite et de prendre le dessert dans la foulée. Même le patron était stressé car c’est désagréable de dire aux clients, je vais fermer."
Les bons élèves santionnés ?
Ce que confirme Pierre Govindama du Bar la K’frine : "Le couvre feu est là depuis un mois. Les gens le respectent de moins en moins. C’est très dure pour nous vers 20h30 et 20h40 d’expliquer aux clients que c’est la fin de service. Et plus le couvre feu se prolonge, plus les gens veulent rester et et nous disent que ce couvre feu ne sert à rien. Et ils trainent, ils tranient."
Chez son voisin et concurrent Le Zarathoustra tenu par Yann Quéffelec, les équipes ne savent plus ou donner de la tête entre 19h à 21h. N'en parlons pas à l'approche de l'heure butoire. Le couvre-feu est devenu un vrai casse-tête.
"On est toujours en train de retarder l’échéance. Je trouve que ce n'est pas agréable ni saint. On a joué le jeu à fond. Il faut nous libérer."
Et ce provisoire qui dure affecte durement les affaires. Hanna Mamode Ally, co-gérante du restaurant O’Resto est en colère. Ils ont du fermer leur deuxième salle de retauration et font appel à la moitié du personnel depuis l'intauration du couvre-feu.
"Je suis en colère car ça s'éternise. Et on se demande si un jour on va nous dire que ça repart. Dans le même temps, on voit les autres départements et en Métropole que la vie a repris depuis longtemps. Et nous, on nous remet restrictions sur restritions. Pourquoi au final ? On ne voit pas la différence."
La situation sanitaire montre des signes d’amélioration mais reste préoccupante. Plus de 21 700 nouveaux cas ont été detectés du 5 au 11 février denier.