L'Agence de sécurité du médicament lance une nouvelle alerte sur les comprimés utilisés contre le rhume

Des patients au comptoir d'une pharmacie de Saint-Denis
L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lance à nouveau une alerte concernant les médicaments à base de pseudoéphédrine consommés par voie orale, en comprimés, pour soigner un rhume. Ils sont soupçonnés de provoquer des accidents cardiaques et vasculaires cérébraux.

Dans un communiqué publié dimanche 22 octobre sur son site internet, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte une nouvelle fois sur les risques potentiels liés à la consommation de médicaments utilisés sous forme de comprimés contre le rhume.

Des médicaments que le grand public connaît notamment sous les noms d’Actifed, Dolirhume, Humex ou encore Rhinadvil.

L'Agence de sécurité du médicament lance une nouvelle alerte sur les comprimés utilisés contre le rhume

"Le risque est très faible mais..."

Ces produits à base d'une molécule appelée pseudoéphédrine sont susceptibles de provoquer des effets graves indésirables comme des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux (AVC), indique l'ANSM. 

L'organisme n'a pas encore la preuve formelle de leur dangerosité mais il a néanmoins décidé de les déconseiller par précaution. "Le risque est très faible mais ces événements peuvent se produire quelles que soient la dose et la durée du traitement", précise-t-elle encore. A La Réunion, comme dans le reste du pays, la vigilance est donc de mise.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Médicaments utilisés en comprimés contre le rhume : attention danger ©Réunion La 1ère

Les pharmaciens vigilants

"La pseudoéphédrine est un vasoconstricteur qui permet de déboucher le nez mais il peut provoquer aussi une augmentation de la tension ou réduire la taille des vaisseaux sanguins au niveau cardiaque, d'où les risques d'infarctus", précise aussi Loïc Bonnet, pharmacien à Saint-Denis.

"C'est un risque qui est présent mais les personnes qui prennent ces médicaments ne risquent pas tous de faire un infarctus", tempère à son tour le professionnel de santé qui rappelle ainsi le rôle de conseil nécessaire et indispensable des pharmaciens.

Un patient au comptoir d'une pharmacie de Saint-Denis

Des médicaments réclamés de manière spontanée

"Les patients nous demandent parfois ces médicaments de manière spontanée mais ce ne sont pas des produits que l'on achète comme ça, comme pour une boite de vitamines, souligne encore Loïc Bonnet. C'est un médicament et il y a donc un conseil associé. Ca ne se prend pas comme ça, en libre-service".

Seuls les comprimés sont donc visés par l'alerte de l'ANSM. Les vasoconstricteurs sous forme de spray pour le nez ne sont pas concernés.

Consulter son médecin traitant

Dans tous les cas, les patients sont invités à se tourner vers leur médecin traitant afin de se faire délivrer une ordonnance avec une posologie adaptée aux symptômes observés.

L'utilisation de paracétamol, là encore avec parcimonie, ou encore de sérum physiologique pour nettoyer le nez reste également possible.