L'épineuse question du financement de la Nouvelle route du littoral débattue à la Région Réunion en assemblée plénière

Les élus du Conseil régional réunis en assemblée plénière, vendredi 3 novembre
Ce vendredi, lors de l'assemblée plénière du Conseil régional, il a beaucoup été question de la vie chère et de l'avenir de l'octroi de mer à La Réunion, mais c'est bien l'épineux sujet de la Nouvelle route du littoral qui a monopolisé les débats. Le groupement qui a livré la première partie du chantier réclame un milliard d'euros supplémentaires pour le terminer.

Parmi les nombreux sujets étudiés ce vendredi 3 novembre en assemblée plénière, à la Région Réunion, celui de la vie chère, et de l'avenir de l'octroi de mer en particulier, a longuement été abordé.

Michel Vergoz, élu de l'opposition par ailleurs maire de Sainte-Rose, est intervenu à plusieurs reprises sur la question, mais les débats ont surtout porté sur la problématique du financement du chantier de la NRL, la Nouvelle route du littoral.

Vue aérienne de la Nouvelle route du littoral

La fragile alliance de la majorité régionale 

Un sujet qui a mis à l'épreuve l'alliance fragile entre les élus de la présidente PLR Huguette Bello et ceux regroupés autour de la socialiste Ericka Bareigts.

La maire de Saint-Denis a quitté l'assemblée "en colère", après que Christian Annette se soit interrogé sur le montant des provisions prévu face aux aléas juridico-financiers pesant sur le dossier. "Une tempête dans un verre d'eau", pour la présidente de Région...

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Alliance Bello-Bareigts : ambiance tendue au sein de de la majorité régionale alors qu'était étudiée la question du financement de la NRL

Le coût initial de la NRL déjà dépassé

La première tranche reliant Saint-Denis à la Grande Chaloupe aura coûté 1,6 milliards d'euros, soit le coût prévu initialement pour l'ensemble du chantier. Mais pour le groupement d'entreprises du BTP en charge des travaux, cette somme est loin d'être suffisante.

Une position qui fait bondir les élus de la majorité régionale. Et pourtant, le groupement réclame désormais près d'un milliard d'euros supplémentaires pour couvrir le coût "réel" de la première partie et les 846 millions d'euros nécessaires pour la réalisation du second viaduc entre la Grande Chaloupe et La Possession. Plusieurs procédures judiciaires sont d'ailleurs en cours.

Regardez l'interview de Patrick Lebreton dans le journal télévisé de Réunion La 1ère :

Nouvelle route du littoral : itw de Patrick Lebreton

Le couteux "héritage" laissé par Didier Robert

Patrick Lebreton fustige à nouveau la "gestion calamiteuse de l’ancienne majorité régionale" sur ce dossier. "La NRL a provoqué une dette et elle est devenue l’une des plus importantes dépenses de notre budget", déplore le 1er vice-président à la Région.

Pour illustrer le lourd "héritage" laissé par l'équipe de l'ancien président Didier Robert, la nouvelle majorité évoque les 109 millions d’euros d'emprunt à rembourser pour l'année 2024. Un montant qui dépasse le budget dédié à la formation professionnelle, a encore illustré l'élu.

Pour la majorité d'Huguette Bello, il s'agit plus globalement de définir les orientations budgétaires qui seront présentées lors de la prochaine assemblée plénière, le 14 décembre.

Un casse-tête juridico-financier

"Nous ne sommes pas là uniquement pour payer la dette de l'ancienne présidence, mais également pour appliquer le programme pour lequel cette majorité a été élue", a encore défendu Patrick Lebreton.

La majorité d'Huguette Bello a aussi rappelé que le milliard d'euros supplémentaire demandé par le groupement d'entreprises paralyserait complètement la collectivité, le budget annuel de la Pyramide inversée avoisinant déjà le milliard d'euros. D'où l'attention particulière portée aux futures décisions de justice.

Regardez le premier interview de Patrick Lebreton sur Réunion La 1ère :

Assemblée plénière à La Région : interview de Patrick Lebreton ©Réunion La 1ère

Comment financer la poursuite des travaux ?

En fin de matinée, les élus s’apprêtaient à discuter des recommandations de la Chambre régionale des comptes au sujet de la NRL. Pour rappel, la présidente de Région Huguette Bello a négocié en mars 2022 un partage des dépenses supplémentaires avec le gouvernement.

L’Etat et la Région se sont mis d’accord pour un co-financement à 50/50. Jean Castex, l'ancien premier ministre d'Emmanuel Macron, a promis que l'Etat injecterait 420 millions d'euros pour finir la NRL, si la Région en remettait autant au pot.