L'isolement des gramounes encore plus difficile à vivre à Noël

Patrice Louiaisiel rend visite à Jacques

Malgré les précautions d'usage liées au coronavirus, l'association SOS gramounes isolés rappelle qu'il est important de maintenir les liens avec nos gramounes, notamment pendant les fêtes. Certains, comme Jacques, pourrait bien passer Noël seul. Reportage. 

Un coup de fil, une visite ou un petit cadeau : au quotidien, ces attentions sont primordiales pour le moral des gramounes. Encore plus pendant les fêtes de fin d'année. Certains n’ont pas la chance de recevoir des nouvelles de leurs proches et se retrouvent même seuls pour pendant cette période. 

C’est le cas de Jacques, 68 ans, handicapé depuis 35 ans après un accident de la route. Pour les fêtes, il ne sait pas encore ce qu’il va faire. "Peut-être comme d’habitude, rester tout seul dans mon coin", songe-t-il.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
 

Noël : trop de gramounes isolés

 

"On ne vient plus me voir"

Le grand-père a quatre enfants, deux à La Réunion et deux dans l’Hexagone. Il leur parle de temps en temps au téléphone, mais ne les vois jamais. "Je ne suis pas fâché avec personne, affirme-t-il. Ce sont eux qui ne viennent plus me voir et ça me fait beaucoup de peine."

Il y a des moments où je me demande si je suis père.

Jacques


Pour l’aider au quotidien, il compte surtout sur sa sœur qui vient le voir deux fois par mois et son petit neveu qui l’emmène faire les courses. Il se considère comme une personne âgée isolée. "Heureusement que j’ai pu trouver cette association de gramounes isolées", ajoute-t-il. 

Un peu de réconfort pour les fêtes

L’association SOS Gramounes isolés est là pour apporter une présence à ceux qui, comme Jacques, ne voient que rarement ou pas du tout leurs proches. Depuis dix ans, l’association demande à des familles d’accueillir les personnes âgées chez elles, le temps d’un repas pour les fêtes.

Cette année, en raison de la situation sanitaire, l’opération n’a pas pu avoir lieu. "Envoyer faire la fête des gramounes avec des fragilités serait presque assassin", précise Patice Louiaisel, président de l’association. La cinquantaine de gramounes en lien avec l’association a donc été conviée à un repas au restaurant.


Jacques est très reconnaissant envers cette association : "elle m’apporte beaucoup de choses, affirme-t-il. Elle me permet de sortir notamment." C’est d’ailleurs grâce à elle qu’il a pu découvrir son île.

L’association perçoit une subvention du département et une autre de la mairie de Saint-Denis. Au total, cela leur fait 3 000 euros par an, pour aller faire le ménage bénévolement chez les seniors et sortir de la déprime des dizaines de gramounes qui, comme Jacques, sont coupés de leurs proches. "On a des moyens limités, on fait comme on peut", conçoit Patrice Louiaisel.