La campagne sucrière débute enfin dans le Nord-Est, l'usine de Bois Rouge tourne à nouveau

La campagne sucrière a enfin démarré dans le Nord-Est
La campagne sucrière a pu enfin débuter dans le Nord-Est de La Réunion. La société Albioma a donné son feu vert pour le démarrage de l'usine de Bois Rouge qui doit réceptionner environ 6 000 tonnes de cannes ce vendredi 4 août.

Les premiers tracteurs sont arrivés dès 6 heures du matin, à l'entrée de l'usine de Bois Rouge, à Saint-André, avec leurs cargaisons de cannes. Ce sont en fait la majorité des centres de réception du bassin de Bois-Rouge qui ont pu ouvrir au lever du jour. La campagne sucrière a enfin pu démarrer dans le Nord-Est de l'île.

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Le soulagement pour les planteurs : l'usine de Bois Rouge peut enfin réceptionner leurs cargaisons de cannes

Démarrage du broyage des cannes

Les planteurs peuvent pousser un ouf de soulagement après le faux départ de jeudi. Mercredi soir, l'industriel Tereos avait surpris les professionnels de la canne en annonçant le décalage de la campagne suite au problème de puissance déploré par Albioma au niveau de la centrale thermique.

Jeudi, la tension est d'ailleurs vite montée du côté des planteurs qui accusaient déjà un retard d'un mois sur le début de cette campagne 2022, en raison du passage à la biomasse de la centrale thermique. Tandis que dans le Sud de l'île, l'usine du Gol qui a subi les mêmes transformations, à Saint-Louis, tourne, elle, depuis le lundi 31 juillet.

Réception des cannes à l'usine de Bois Rouge

"Encore quelques petits réglages"

Un début de campagne mouvementé, donc. Mais tout devrait désormais aller, rassure-t-on du côté de l'usinier. "Ce vendredi matin, Albioma nous a donné le feu vert pour la vapeur à 6 heures. Donc on démarre le broyage, les cannes arrivent progressivement et l'usine tourne même si on a encore quelques petits réglages et des ajustements", indique Vianney Taïlamé, le directeur de la sucrerie de Bois Rouge.

Jeudi matin, après avoir accuser le coup suite à l'annonce du report du démarrage, les principaux concernés se sont réunis au sein des Commissions mixtes d’Usine de Bois-Rouge et de Beaufonds (CMU) à la mi-journée, en présence également des représentants d’Albioma et de l’Etat.

Au cœur de la sucrerie de Bois Rouge, à Saint-André

Une journée "moyenne" pour soulager les planteurs

Les responsables de la centrale s'étaient engagés à remettre très rapidement leurs installations en service et ils ont donc tenu parole. "En lien avec Albioma et par rapport au plan établi en CMU, nous allons réceptionner à peu près 6 000 tonnes de cannes. Nous n'allons pas tourner très fort. C'est une journée moyenne de démarrage puisque notre quota moyen est d'un peu moins de 8 000 tonnes", explique encore Vianney Taïlamé.

"Cela va permettre à Albioma de monter en puissance et de fournir l'énergie nécessaire. On pourra quand même faire une grosse journée avec les planteurs pour libérer les remorques et les cannes au champ", poursuit notre interlocuteur.

La campagne sucrière a enfin démarré dans le Nord-Est

Pas assez de vapeur pour faire tourner l'usine

Pour rappel, la campagne n'a pas démarré comme prévu hier, jeudi, parce que la centrale n'était "pas en mesure de fournir la vapeur nécessaire au fonctionnement de la sucrerie".

Albioma précise que le lancement de la campagne de 24 heures de retard est dû à un incident technique. Une pollution due à des matières plastiques qui se sont répandues dans tout le système.

Au cœur de l'usine de Bois Rouge à Saint-André

Encore une semaine de tests

Mais à partir de ce vendredi, la fourniture de vapeur devrait à nouveau permettre un fonctionnement normal de la sucrerie, et la réception des cannes devrait également être possible dès 14h30 pour les centres de Pente Sassy et Ravine Glissante.

La société Albioma se dit désormais confiante mais annonce tout de même encore quelques jours de tests. L'usine devrait retrouver un rythme habituel d'ici une semaine environ.

Des équipements vieux de plus de 30 ans remplacés

"Il faut savoir qu'on a changé 90% des équipements vieux de 32 ans. Nous avons pu tous remplacer et on est donc reparti pour 30 ans. Donc c'est un plus qu'on ramène à la filière", défend Pascal Langeron, le directeur général adjoint d'Albioma.

Sauf nouvel incident, la campagne sucrière est donc bien partie pour le bassin Est. Elle pourrait même être exceptionnelle contrairement à la campagne 2022 qui avait été catastrophique.

Un cachalot décharge ses cannes à l'usine de Bois Rouge