Fabrication de masques: la colère d'une couturière

Des couturières ont décidé de rendre leurs ciseaux. Trop de contraintes et une certification de plus en plus chère selon elles...
Elodie Beauval a décide de jeter l'éponge et de rendre ses ciseaux. Elle ne vendra plus de masques-barrières alors qu'elle en fabriquait en grande quantité une centaine par semaine. C'est le ras le bol d'une professionnelle par rapport aux informations floues et contradictoires sur les normes en vigueur pour les masques. 

La couturière bien connue des Avirons a informé ses clientes et ses clients dès hier soir via les réseaux sociaux: 
 Trop de contraintes, les petites mains se sentent complètement écartées du marché des masques qui s'annonce florissant et juteux pour les grands groupes. 

Pour pouvoir les vendre au grand public, les couturières devront les faire tester. Mais cela a un coût.  Selon les professionnels, la certification d’un masque est par exemple facturée entre 1 100 et 1 800 euros.

Une fois les tests réalisés, ils doivent être publiés et les masques seront estampillés ou équipés d'une étiquette indiquant les performances de la protection. 
 
Elodie Beauval dans son atelier des Avirons
Depuis la mi-mars, la jeune femme a déjà confectionné plus de 400 masques, avec des motifs neutres ou d’autres plus « girlie » , plus « fashion » en fonction de la demande et de l’inspiration du moment. Les seuls impératifs pour les masques d’Elodie : une qualité irréprochable tant en matière de confort que de sécurité.  

Ecoutez Elodie Beauval, couturière aux Avirons au micro de Loïs Mussard et Laurent Josse:
  
Elodie Beauval rappelle aussi le travail et les efforts fournis pour produire ces masques: pour fabriquer un masque en textile « non-tissé », une couturière professionnelle a besoin de 15 minutes. 

Malgré sa rigueur en matière de confection, de technique, la jeune couturière des Avirons a perdu le fil de son engouement pour apporter son coup d’aiguille à la prévention du Covid-19.

Avec la perspective du déconfinement, elle refuse de se retrouver comme un tapis mendiant face à des informations toujours aussi décousues....

(Re)voir le reportage de Loïs Mussard et Laurent Josse: 
 
©reunion