"Mes propos ont malheureusement été mal interprétés. Je m’excuse si mon intervention a pu heurter", répond Camille Goyet à Huguette Bello qui a vivement réagi aux propos tenus par la directrice de cabinet du préfet sur les hôpitaux réunionnais dans l'émission Gran Matin de Réunion La 1ère
Ce jeudi 25 février, Camille Goyet, la directrice de cabinet du préfet, était l'invitée de Philippe Dornier dans la matinale de Réunion La 1ère radio. Dans cette émission consacrée à l'aggravation de la situation sanitaire dans l'île, l'une des prises de parole de Camille Goyet a choqué la maire de Saint-Paul Huguette Bello alors qu'il était question de l'évacuation sanitaire des patients entre Mayotte et La Réunion.
Re(voir) l'extrait de l'itw de Camille Goyet dans la matinale de Réunion La 1ère radio :
Vive réaction d'Huguette Bello
"Il est choquant d’entendre les paroles malheureuses de la directrice de cabinet du Préfet", réagi Huguette Bello en pointant du doigt la phrase suivante effectivement tenue par Camille Goyet : "Les centres hospitaliers de la Réunion n’appartiennent pas aux Réunionnais, ils appartiennent à la France".
La maire de Saint-Paul va plus loin dans sa réaction : "La Réunion ne fait-elle donc pas partie de la République Française ? Les Réunionnais ne sont-ils donc pas des citoyens de la République ? Oserait-elle dire la même chose en Corse ? Ne serait-on pas sorti de la colonisation ?", lance-t-elle dans un communiqué où elle souligne en préambule que "La Réunion a toujours manifesté sa solidarité avec les peuples de la zone de l’Océan Indien et continue d’être solidaire dans le contexte grave de crise sanitaire".
Echange téléphonique et excuses
Voici ci-dessous la réponse de Camille Goyet qui nous a été transmise ce jeudi après-midi :
"Je me suis entretenue par téléphone avec Madame Bello, maire de Saint-Paul concernant mon intervention sur Réunion Première Radio en matinale. Je tenais tout d’abord à préciser mon propos s’agissant des vives réactions sur les réseaux sociaux qui menacent le vivre ensemble réunionnais et stigmatisent la population mahoraise", indique-t-elle tout d'abord.
"A la question de Philippe Dornier : Qu’est-ce que vous dites aux Réunionnais qui disent "Il ne faut plus accueillir les mahorais à l’hôpital, on met en danger la santé des réunionnais ?", j’ai effectivement répondu que les centres hospitaliers de La Réunion n’appartiennent pas qu’aux Réunionnais, mais qu’ils fonctionnent pour les français de l’Océan indien. Au même titre que les hôpitaux métropolitains ont accueillis, des patients de la région Grand Est", explique Camille Goyet.
"Il s’agit ici de rappeler que dans ce moment de crise sanitaire inédit la solidarité nationale est essentielle et que les hôpitaux appartiennent à tous les français. Mes propos ont malheureusement été mal interprétés. Je m’excuse si mon intervention a pu heurter. En aucun cas, ils visaient à nourrir une quelconque division. Le vivre-ensemble réunionnais ne doit pas subir les effets délétères de cette crise. C’est ensemble et en solidarité entre tous les français que nous pourrons triompher de cette crise", conclut la directrice de cabinet du préfet.
Jean-Hugues Ratenon réagit également
"Non, Madame Goyet, vos excuses ne vous dédouanent pas", réplique à son tour le député Jean-Hugues Ratenon en cette fin de journée. "Vos propos (...) révèlent votre état d’esprit colonialiste", réagit-il. Des propos inadmissibles pour le haut fonctionnaire de l’Etat que vous êtes".
"Vos propos sont inexcusables, d’un autre âge révolu grâce à de multiples combats pour nous faire respecter en tant que Réunionnais. Vous vous excusez auprès des Réunionnais, oui ; mais vouloir nous faire croire qu’on a mal compris c’est encore du mépris", conclut l'élu.